Un concert pour changer les destins

UN CONCERT POUR CHANGER DES DESTINS

Soirée Jeunes musiciens du monde à Montreuil Mardi 02 Mars 2010 à Partir de 19h à la salle des Fêtes de la Mairie de MONTREUIL / 93100
avec : HADOUK TRIO ,SANSEVERINO, EMILY LOISEAU, SPLEEN.....

Jeunes musiciens du monde est un organisme de bienfaisance qui a pour mission de développer des écoles de musique gratuites, axées sur le patrimoine, dans le but ultime de contribuer à l’épanouissement global des jeunes de milieux populaires. Oeuvrant actuellement au Québec et en Inde.

PROGRAMMATION

**en cours **

HADOUK TRIO

SANSEVERINO

EMILY LOISEAU

SPLEEN

LAS ONDAS MARTELES

OR SOLOMON

PIERRE BAROUH FAMILY

BIELKA

KESAJ TCHAVE

et LES ENFANTS RROMS


INFOS / RESERVATIONS

Soirée Jeunes musiciens du monde 2010 à Montreuil

Mardi 02 Mars 2010 à Partir de 19h

Salle des Fêtes de la Mairie de Montreuil

Place Jean Jaurès - 93105 Montreuil

Métro : Mairie de Montreuil

....Nous repartons pour Montreuil, où nous voulons faire un dernier filage du spectacle avec les jeunes du terrain des caravanes. Lili est totalement paniquée, elle a peur de rater sa première, elle préférerait tout abandonner. Nous faisons tout pour la rassurer. Mais nous n’en menons pas large non plus, en nous apercevant qu’il n’y a pratiquement pas de place sur scène pour que nous puissions danser ensemble, montrer notre travail, faire ce à quoi le concert était destiné. Un énorme piano à queue prend la moitié de la scène, les enceintes et tables de mixage, le reste. Il est réellement impossible, pour des raisons de sécurité élémentaire, de faire monter ensemble tous les gosses sur scène. Les organisateurs ne veulent pas non plus que nous intervenions en bas de la scène, parce que personne ne nous verrait alors. Donc un concert pour nous sans nous ! Au final ce concert de soutien pour les gosses des terrains devient un concert de suotien pour ce fichu piano trônant en plein milieu de la scène qu’il est techniquement impossible de déplacer en cours du spectacle. Le concert est censé de promouvoir notre travail, et au final il risque de le saper plus qu’autre chose. Si nous faisons venir autant de jeunes et d’enfants pour se produire et au final nous ne les ferons pas intervenir sur scène, nous pouvons être sûrs qu’ils ne reviendront plus jamais, déçus de s’être déplacés et avoir travaillés pour rien.

Cet incident a le mérite de poser crument le problème de l’aide humanitaire en général, et celle de notre groupe en particulier. Il est évident que pour perdurer nous avons besoins de finances. Tout aussi évident qu’un Sanseverino ou Emilie Loizeau vont drainer plus de monde et plus de sous que nous. Mais à quoi cela sert tout ça, si au final les sommes récoltés ne trouveront pas de bénéficiaires directs aux quels elles étaient sensées d’être destinées. La bonne foi des intervenants n’est absolument pas mise en cause. Les JMM nous ont suivis tout au long de l’année, nous épaulant plus d’une fois dans des actions concrètes sur les terrains, ils se sont énormément investis dans l’organisation de cet événement, et ils seraient tout aussi désolés que nous si au final le résultat ne serait pas probant. Alors que faire ? Nous ne pouvons que nous résigner à faire intervenir les groupes séparément, perdant l’impact et le plaisir de la masse lorsque nous sommes ensemble. Chaque groupe présentera son petit programme, et ensuite, bien que les organisateurs ne soient pas d’accord, nous descendrons en bas de la scène, au contact du public, et nous présenterons une partie de notre spectacle tous ensemble, tel que nous l’avons préparé en amont. Cela peut paraître futile, mais c’est très important pour les participants qui sont très susceptibles sur tout ce qui touche à leur image, sur l’égalité de leur traitement par rapport au temps de spectacle, etc. La preuve, c’est que malgré tout, après le concert le groupe de Parada se sent lésé, considérant qu’il n’a pas eu sa place à nos côté sur scène comme les autres, et ils ne veulent plus jamais revenir se produire à Montreuil. Oui, tout cela est désuet, mais lorsque nous savons combien il est difficile de réunir les Roms de différentes origines et provenances pour un projet commun, combien cela demande de travail - en fin de compte presque tout notre travail consiste à abolir ces entraves internes, alors on peut comprendre les enjeux d’une telle soirée pour nous. Qui sont tout simplement vitaux, dans le sens qu’il est primordial de gagner et de garder la confiance des Roms des terrains, et que cela n’est pas donné à tout le monde, donc il serait très dommage de gâcher cela. Malgré tout nous réussissons, je pense du moins, à produire un bon spectacle, faisant l’unanimité du public, une fois  de plus conquis par la force émanant de toute cette multitude de jeunes face à leur destin par la grâce d’une chanson, d’une danse… Nous essayons tant bien que mal de réparer les pots cassés avec Parada, qui a pourtant passé une éternité sur scène avec son Manélé, mais leurs garçons n’ont pas pu danser, donc tous étaient déçus. Des gentils intervenants nous demandent si nos enfants n’ont pas volé leur flûte traversière très chère qu’ils ont laissée traîner sans surveillance dans un coin. Ils nous ont même montré les éventuels coupables. Ils n’avaient rien à voir avec des Roms, et au final la flûte fut retrouvée quelques jours plus tard… Nous n’avons pas le temps de nous attarder. Après le spectacle nous courons prendre le métro, un peu désolés quand même d’avoir malgré tout entravé sur le temps de passage des autres intervenants venus nous soutenir.