Pendant une semaine, Montreuil a vécu au rythme des différents événements du festival Warm Up show organisé par l'association Rares Talents. Fête de quartier, brocante, ateliers, les animations ne manquaient pas aux quatre coins de la ville. Cependant, le directeur artistique du festival étant le musicien Hilaire Penda, il est normal que les concerts occupent une large part des événements du festival. Pour la clôture du Warm Up a eu lieu le concert « Apothéose », nom choisi à dessein qui sied parfaitement à ce concert au carrefour des genres musicaux, à l'image de Montreuil, carrefour où se mélangent différentes cultures et traditions.

 

 

« Avec Dusko nous nous sommes rencontrés dans un groupe de musiques pour les enfants défavorisés qui s'appelle Kesaj Tchave. C'est un groupe de tsiganes de Slovaquie qui vivaient dans les bidonvilles » raconte Joana. Cette dernière est la chanteuse du groupe Dusko (prononcez Doushko), surnom du musicien du duo Dusan Gabor, tsigane de Slovaquie multi-instrumentiste. Née de l'union d'une mère belge et d'un père tsigane de Roumanie, la chanteuse définit le style du groupe : « De la musique tsigane d'Europe de l'Est avec beaucoup d'influence de Jazz ». 

 

C'est bien plus à l'Est, à Tokyo (Japon) qu'est née Maïa Barouh. « Je ne suis pas 100% japonaise, je suis à moitié française. Enfin mon père est né en France mais il a des origines turques » confie la jeune femme marquée par le mélange. La chanteuse s'inspire énormément de son côté japonais : «Des chants traditionnels japonais réarrangés avec de la musique électro (…) je reprends quelques chants de la partie nord du Japon, qui sont un peu comme la Soul ou le Blues japonais ». Tout un programme !

 

 

« Nous ne faisons pas de grands spectacles. Nous jouons pour des associations, des départs en retraite, dans des galas, des restaurants...C'est la première fois que nous allons faire un concert juste tous les deux » avoue la chanteuse du groupe Dusko. Malgré tout, ce n'est pas leur premier spectacle en public. De plus, Joana a grandi dans une famille de musiciens : « Ma mère, mon père et mon petit frère sont violonistes. J'ai voulu faire de la flûte traversière mais j'ai lâché l'affaire au bout de deux cours ». Habitués à la scène, ils sont plutôt à l'aise à une heure du concert : « Ca va, on est bien. C'est associatif, ce n'est pas l'Olympia. Pas de stress ». 

 

Un des objectifs de l'association Rares Talents est de convier sur la même scène des talents en devenir, comme Dusko, mais aussi des talents confirmés comme Maïa Barouh, qui, quand on lui demande combien de scènes a-t-elle fait, nous répond en souriant : « Je ne pourrais pas dire ». Il faut dire que l'artiste a commencé par la flûte traversière à quinze ans et compte déjà huit années de chant, ainsi que plusieurs enregistrements studio. La chanteuse a également de qui tenir : « J'ai grandi dans un environnement musical puisque mon père est producteur et artiste ». 

 

 

« Je suis née à Montreuil, j'ai grandi à Montreuil » dit fièrement Joana, avant de poursuivre : « Je ne sais pas si ça se retrouve dans ma musique. Montreuil, c'est peut-être plus un état d'esprit, ce mélange, ce côté cosmopolite ». Un avis que partage Maïa Barouh même si elle n'y vit pas : « Je viens très souvent ici, mon producteur a son studio à croix de chavaux (…) Je découvre Montreuil. Ici il y a plus de mélanges, c'est une ambiance ». 

 

Le dénominateur commun de nombreux artistes dans ce festival et plus largement à Montreuil est Monsieur Hilaire Penda. « Le concert avec Rares Talents c'est aussi grâce à ma mère (…) elle est très impliquée dans le monde associatif. Je crois qu'elle a rencontré Penda comme ça » raconte la chanteuse de Dusko dont la mère s'occupe également de l'association Ecodrom. « Je vais très souvent aux soirées Warm Up que Penda organise à l'Alimentation Générale (Paris 11ème arrdt) (…) des soirées où je découvre toujours de très bon musiciens. Je l'ai connu là-bas et du coup il m'a invité » c'est aussi simple que ça comme l'explique Maïa Barouh.

 

Le concert « Apothéose » a marqué la fin du Warm Up show festival portant le sceau de la découverte, du mélange et du partage en totale adéquation avec les valeurs de la ville de Montreuil.  Ce festival est indissociable de la personnalité de son directeur artistique Hilaire Penda et les montreuillois comme Joana sont unanimes : « Heureusement qu'il y a des gens comme Hilaire Penda dans le quartier ».