Kristián, Dominik, Vladko, Milan
Extrait du journal de bord (tournée 2018)
Une nuit de route et nous descendons à notre prochaine étape – le Couvent des Petites Sœurs de Marie au Château de Castelnau d'Estrètefonds dans les hauteurs de Toulouse. Décidément, les châteaux, une fois qu'on y a pris goût, on ne plus s'en passer… En effet, l'endroit est hors commun. Une tranquillité paradisiaque, personne à l'horizon, juste quelques bonnes sœurs vaquant à leurs occupations, que l'on aperçoit telles des petites schtroumpfettes (dixit Johann) au détour des dédales du magnifique parc qui entoure le couvent. Jeannine Le Merer s'est très bien débrouillée, on ne pouvait espérer mieux en terme d'hébergement. Nous sommes tout seuls, dans les intendances du château, sur deux étages, les filles avec nous en bas, et les garçons en haut. Bien sûr cela donne des idées aux gars, qui voudraient rendre une visite de politesse aux filles, mais l'heure n'est pas aux mondanités, une fois minuit passé chacun doit rester dans ses quartiers. Comme on pouvait s'y attendre, ce n'est pas l'heure tardive qui va décourager nos jeunots, ils tentent le coup malgré le couvre feu décrété. J'ai encore l'ouïe fine, la chambre des filles juxtapose la nôtre, les parquets sont d'origine, je n'ai aucun mal à déceler les craquements du plancher d'à côté, ils doivent être au moins quatre, alors j'envoie Helena régler leur compte. En même temps je pars en reconnaissance par la fenêtre, nous sommes au rez-de-chaussé, pour ne laisser échapper personne. Les gars, entendant les grincements de la porte de notre chambre se sont enfuis dans le couloir, pour tomber directement dans mes bras à la sortie. Il fait noir, nous sommes dans un château, j'ai les contours d'un parfait fantôme, le résultat est plus que probant, les apprentis damoiseaux s'étalent terrorisés par terre les uns à travers les autres, avec des cris de frayeur et d'épouvante, pour se réfugier de nouveau dans la chambre des filles pour se faire intercepter par Helena. Par miracle, la grosse statue de la Vierge Marie qui trône en plein milieu du couloir n'a pas bronché, et n'a pas finie en morceaux, il ne manquerait plus que ça… Je n'ai qu'à cueillir nos explorateurs insomniaques, quelques gifles paternelles pas trop méchantes mais bien envoyées servent d'argument pédagogique et tout le monde est enfin au lit. Il serait temps, il n'est pas loin des trois heures du matin et la journée a été longue.