Decazeville
Decazeville. Kesaj Tchavé en résidence avec 2 KZ fête des langues
C'est la gaieté, la joie, l'entrain, le bonheur de vivre, l'amitié qui règne au sein du groupe de musiciens, de chanteurs, de danseurs de Kesaj Tchavé./Photo DDM
Cette année, le Mescladis du Bassin a un cœur rom… En effet, les organisateurs, Mescladis et 2 KZ, placent la culture rom au cœur de la fête des langues, ce week-end, sur la place Decazes. Kesaj Tchavé (Slovaquie) a posé ses valises à Decazeville, mercredi, après 2 000 km de route, pour une résidence de trois jours avec les jeunes de 2 KZ. Dans l'enceinte du gîte municipal de Bouillac, le groupe travaille, depuis, avec les jeunes de l'association pour mettre en musique les morceaux écrits par ces derniers. Kesaj Tchavé, c'est la fée des enfants en langue romani, mais c'est avant tout une histoire humaine qui tient du miracle. Ce collectif de fabuleux musiciens, chanteurs, danseurs, rassemblant une trentaine de jeunes Rom vivant dans des conditions de précarité extrême dans des bidonvilles de Slovaquie, offre un authentique cocktail de musique tsigane à l'état brut. Spontanéité, plaisir irrépressible de jouer et de donner, prouesses dans les changements de rythme, voix déchirantes, font de chacun de leurs concerts un moment unique et le public en ressort transformé par l'émotion. Déjà présents ici en 2008, tous ceux qui les avaient vus avaient envie qu'ils reviennent. Au cœur de leur concert, samedi soir, les jeunes paroliers, rappeurs, hip-hopeurs decazevillois, membres de 2 KZ, offriront le fruit de leur rencontre entre jeunes, certes, différents, mais partageant le même continent et la même envie de faire ensemble, avec la participation de Laurent Mayanobe et Jean-François Mariot (poème electro) et Frédéric Regnouard (guitare manouche). En avant-première de la fête des langues, ce vendredi, au cinéma La Strada, venez nombreux assister à la projection de « Liberté », le dernier film de Toni Gatlif, et au débat en présence de Toni Gatlif sur le film et le sort des populations rom dans la France de Vichy et dans l'Europe sous domination nazie.
Deuxième moment fort, et non des moindres, la résidence de Kesaj Tchavé, dont tous ceux qui ont assisté à l'édition de 2008 se souviennent. Les trente musiciens tziganes de ce groupe slovaque vont passer trois jours, la semaine prochaine, avec les jeunes de l'association pour travailler avec eux les morceaux qu'ils ont créés. Ils apprendront ainsi à connaître les conditions de vie de ces jeunes Slovaques qui vivent, la peur au ventre, dans des bidonvilles, des musiciens hors pair qui répètent tous les jours dans un couloir d'immeuble et qui, malgré ces conditions de vie, font des tournées internationales. Les jeunes offriront le fruit de ce travail le samedi soir, au cœur du concert de Kesaj Tchavé, qui sera précédé d'un groupe phare de la scène gitane catalane, Tekameli, oscillant entre rumba, flamenco et chants sacrés, et suivi des Toulousains de Dirty Jane. Ces derniers assureront le final de la soirée avec leur rock pur et dur. Trois concerts qui raviront tous les amoureux de ces métissages culturels et musicaux, de 20 h 30 à 3 heures, sur la place Decazes. D'autant plus que tout est gratuit, que l'on pourra manger, boire et tchatcher, à condition de le faire dans le respect des autres.