Octobre

Les répétitions sont maintenant toujours marquées par des séances de nettoyage quoi qu´il arrive. C.a.d., même si c´est propre, on doit nettoyer, tout le monde doit nettoyer. C´est un excellent outil pédagogique dont je ne me lasse passe et qui me donne entière satisfaction.

Autre petite satisfaction sur les évolutions au fil du temps. Lorsque je passe par la gare des trains à Poprad pour attendre Helena qui rentre de Košice de son travail, fréquemment j´ai devant moi le tableau désespérant de Roms dans la déchéance, souvent enivrés, qui errent par ci et par là et provoquent la réprobation de tout leur entourage, de tous les voyageurs, Helena et moi y compris. 

Mais, heureusement, il n´y a pas que ça. Il m´arrive, et de plus en plus souvent, de rencontrer nos anciens membres, qui eux aussi rentrent du travail, des chantiers en Tchéquie ou de Bratislava, ou tout simplement comme employés des Chemins de fer slovaques ou autres emplois. Ce sont toujours des retrouvailles spontanées, pleines de joie et de fierté, tout en se souvenant du passé... 

Dans les milieux intellectuels et militants, la question de l´orientation sexuelle a bonne presse. C´est un excellent outil de combat, de tous les combats. Surtout de ceux qui n´ont pas lieu d´être… Car dans les communautés marginalisées, les orientations spéciales sont une réalité que personne n´omet, que tout le monde accepte, et dont on ne fait pas un plat, ni un faux problème. 

Après un été torride, caniculaire, absolument inapte à toute sortie dans la nature, nous nous retrouvons avec un automne sous les couleurs de l´été indien, qui appelle carrément à prendre son sac à dos et s´en aller à la montagne. C´est ce que nous faisons, les petits sont à l´honneur et nous profitons des derniers beaux jours pour s´en aller sur les sentiers de ma jeunesse, que nous retrouvons tous avec délectation. 

Heureusement que le gouvernement s´est enfin résolu à appliquer la régulation des ours. La situation devenait intenable, il y a eu plusieurs cas d´attaques mortelles, maintenant on est un peu plus rassurés, mais il faut rester vigilants, le problème est loin d´être réglé. 

L´intérieur de chez Roman est de nouveau coquet. Veronika possède aussi bien l´art de détruire que de reconstruire. Après ses accès de folie furieuse, lorsqu´elle démolit tout ce qui est à la portée de sa main, elle arrive quasi miraculeusement à reconstruire ce qu´elle vient de démolir, et de nouveau le taudis devient coquet, presque guilleret. Reste encore des trous béants à même le sol, tracés idéals pour des rats omniprésents, il faudra les calfeutrer avec du ciment au plus tôt, en attendant c´est au chat à assurer le service de nuit. 

Dernières répétitions pour le moment. Nous espérons une reprise, bien que l´on ne sait pas quand. Un arrêt momentané de nos activités est à l´ordre du jour, à la question qui revient en boucle : « C´est quand la prochaine répétition ? », il n´y a pas de réponse à ce jour. Nos finances touchent le fond, et même un peu plus, car nous avons du emprunter pour faire face aux échéances, notamment celles du Fond de soutien aux minorités nationales, auquel nous avons du rembourser les 1 300 eu qu´ils nous réclamait parce que nous n´avons pas respecté les délais du contrat, et nous avons payés les charges sociales du projet Les Instructeurs de l ´an 2020 / 2021, avec quelques jours de retard, puisque le système informatique ne permettait pas de faire autrement. Et voilà, l´effet domino, tout fini par s´écrouler peu à peu, espérons que temporairement. Et que la subvention promise pour la tournée du mois de mai dernier viendra quand même. Bien que vu la frilosité administrative du Fond, on craint que soit la subvention soit stoppée, ou qu´elle soit impossible à facturer, car si elle ne sera versée maintenant, selon la logique du contrat on ne pourra l´utiliser qu´après la date de la signature de celui-ci, donc à partir du mois d´octobre. Et la tournée a été réalisée en mai, et bien sûr, nous avons du régler les frais de transport, d´ailleurs deux fois plus importants que la subvention promise, en rentrant, déjà au mois de juin. 

Les répétitions se font plus rares qu´avant, et on doit marquer une pause, faute de moyens. Alors celles qu´on fait sont totalement extrêmes, exagérées, encore plus débridées qu´avant. Pas de retenue, aller à fond, toujours plus, comme si c´était la dernière fois...