narratifs
La rentrée
La rentrée scolaire vient à bout de nos ardeurs. Les priorités sont de nouveau posées. Le lycée, les élèves. Et justement, c´est ces derniers qui nous posent des problèmes. Il n´y en a pas assez. Déjà que l´année dernière il n´y en avait pas beaucoup, maintenant c´est encore pire. Pour le lycée c´est dramatique. Le recrutement des nouveaux élèves a été sérieusement compromis à cause de l´inspection académique qui est passée au moment des examens du baccalauréat. Nous avons reçu le raport de l´inspection, ca va, on peut continuer à enseigner dans notre établissement, à condition de corriger certaines défaillances, rien de bien méchant, comme on le craignait. Mais déjà lorsqu´ils étaient chez nous, les inspecteurs ont tout de suite relevé que les inscriptions de nos nouveaux élèves n´étaient pas très kocher. Bien sûr. Nous le savions très bien. Mais pour arriver à attirer des élèves, on fait tout, on adapte même un peu les directives, afin que l´on soit sûr de remplir les classes. Rien de bien méchant, mais il n´est pas question de continuer comme ca. Il était trop tard pour une autre maneuvre, et pour cette année nous serons en manque d´une classe d´élèves. Pour un établissement normal, ce ne serait rien de grave, mais pour nous c´est tragique, cela peut remettre en question toute l´existence de notre établissement. Toutes les écoles, publiques ou privées, fonctionnent sur une dotation d´état, calculée en fonction du nombre d´élèves. Il en faudrait environ 300 pour assurer un fonctionnement normal. L´année dernière nous en avions 78, cette année plus qu 49. Une folie! Une folie que de continuer...
Nous ne sommes pas les seuls à avoir ce genre de problèmes. Les autres établissements du secondaire qui sont orientés expréssement sur la population rom connaissent les mêmes difficultés au niveau du recrutement des élèves. Pour faire court, les directives du Ministère de l´Éducation ont leur logique, mais cette logique correspond au contexte de la majorité, et les réalités en cours dans les communauté roms ont d´autres paramètres... Cette réalité est aussi démographique, dans de nombreuses localités le raport majorité – minorité est inversé, les Roms sont largement prédominants, il faudra bien un jour le prendre en compte aussi au niveau de l´administration, de la gestion de la vie citoyenne, de la vie politique... Pour l´instant, il faut bien le constater, nous sommes loin d´un consensus constructif en ce sens, et pour ceux, qui oeuvrent directement sur le terrain, si on veut arriver à quelque chose, on est souvent obligés d´être un peu à cheval sur certaines directives... ce qui n´est pas pour apporter de la sérénité dans le travail, et produit un stress inutile incroyable.
L´école reprend le dessus dans nos activités. Nous maintenons toujours un rythme régulier des répétitions, agrémenté de quelques spectacles dans notre région, avec aussi une visite surprise de nouveaux amis suisses qui nous ont trouvé sur l´internet et n´ont pas hésité a faire un crochet par les Tatras lors de leur voyage en Roumanie pour nous rendre visite. Un événement exceptionnel allait apporter une solide dose d´exotisme dans notre quotidien. En effet, bien que habitant au pieds des montagnes, la pratique de la rendonée ou du tourisme ne fait pas du tout partie des activités que pratiquent les tsiganes de la région. Nombreux sont parmi eux ceux qui travaillent dans la fôret, en tant que bûcherons, ou ouvriers forestiers, mais pratiquement jamais on ne verra un Rom sur un sentier de montagne ou sur une piste de ski pour son seul plaisir. Nous avons quand même réussi à faire plusieures sorties montagnardes, mais, hélas, que trop éparses, durant ces dernières années.
La montagne
Une occasion formidable s´est présentée pour rémédier à cela. Ce fut la rencontre des anciens sherpas et saisonniers des refuges de montagne de Zbojnícka et Téryho chata dans la Grande Vallée Froide des Hautes Tatras. Kesaj Tchave prend part à l´événement, et un groupe de 17 jeunes monte le samedi 5 novembre en début d´après-midi. Dans mes jeunes années j´ai travaillé comme porteur des charges, sherpa, dans les Tatras, le seul endroit au monde où cette pratique formidable, incroyable, de ravitaillement des refuges de montagnes à dos d´homme, se peprétue. C´est plus qu´un travail, plus que du sport, c´est de la passion. La passion charnelle et spirituelle de la montagne.
Les Carpathes slovaques, les Tatras, sont les plus petites des grandes montagnes. Et les plus belles. Elles culminent à 2 800 m, mais vu le climat continental, on peut dire que cela équivaut à mille mètres de plus. A la différence des Alpes, il n´y a pas de chemin d´approche, on se retrouve en haute montagne pratiquement à la descente du bus. La haute montagne avec sa beauté sauvage, mais aussi avec tous ses dangers. Je connais très bien cet environnement extrême, j´y ai passé cinq ans à porter des charges, seul, sur le sentier du refuge.
Au départ la rendonée était prévue dans le courant du mois d´octobre, en fin de saison d´automne, pour éviter le mauvais temps et les touristes. Mais la date était sans cesse reculée, et c´est déjà l´hiver qui frappe à la porte... On pourrait même dire que ca cogne sérieusement. Le temps est exécrable, il y a de très fortes raffales de vent, à partir de la forêt le sentier est couvert de neige, avec des plaques de verglas. De la forêt nous passons aux roches, nous sommes en milieu découvert, exposés à la tempête qui ne cesse de s´amplifier. Heureusement, tous les jeunes sont très bien couverts, grâce au concours de nombeux amis on a pu trouver pratiquement pour tout le monde des chaussures de rendonée et des anoraks, gants et bonnets. Nous avons réussi aussi à nous procurer plusieurs paires de crampons.
Le tempo de la marche était soutenu, il fallait absolument arriver avant la tombée de la nuit. On ne pouvait pas se permettre la moindre pause pour se reposer, d´ailleurs c´était impossible, vu le temps. Tout le monde a bien tenu le coup, tous, filles et garçons, ont bien marché, personne ne s´est plaint, ni pleurniché. Et pourtant, la rando était plus que coriace, pour certains à la limite de leurs forces...
A la tombée de la nuit, exténués, nous avons réussi à rejoindre le refuge, et après un peu de repos, une bonne goulash et des hectolitres de thé, nous avons attaqué notre programme. Malgré les efforts fournis lors de la montée, tout le monde a mis le paquet, et nous avons donné, comme à l´habitude, une solide production, à la dynamique éffrénée, au plus grand étonement de tous les spectateurs, qui, ébahis, suivaient les performences des Kesaj, pour, ensuite, se joindre à nous sur le parquet.
C´était la première fois qu´une telle équipe, se retrouvait dans ces hauteurs. La symbiose du milieu montagnard et des csardasses tsiganes allait de merveille, tous les participants, sherpas, saisonniers, kesaj, et invités, passaient une excellente soirée. Au début je craignais un peu cette rencontre incongrue de tsiganes et montagnards slovaques, en principe rien ne les prédisposait à se retrouver en haut de la montagne. Mais mes craintes n´étaient pas fondées du tout, tout se passait on ne peut mieux. Je dois constater, que souvent, Helena et moi, sommes sujets à des fantasmes relevant plus de nos natures inquiétes que de la réalité. Nous craignons toujours d´être en proie à des réactions inadéquates, voir agressives de la part de nos concitoyens slovaques, ou autres de par le monde, alors qu´il n´en est rien, et à mon souvenir, nous n´avons pratiquement jamais eu affaire à des réactions déplacées au cours de nos pérégrinations. Et il n´en fut pas autrement cette fois-ci. Mais une complication d´une toute autre nature allait se présenter rapidement à moi. Lors de notre second passage de spectacle, je m´apercevais que certains garçons avaient un peu de mal à tenir la ligne, par contre au niveau de la fougue il n´y avait rien à dire, ca déménagait, à l´image de la tempête dehors, qui attaignait le niveau juste avant l´ouragan. Lors de toutes nos sorties nous avons une consigne très stricte, jamais d´alcool. Ni pour les jeunes, bien sûr, ni pour moi, bien entendu. Quand je suis en tournée, je considère que je suis en service 24 heures sur 24, et il n´est pas question que j´avale ne serait-ce qu´un demi-verre de vin. Là, c´étaient les retrouvailles d´adultes qui ne se sont pas vu depuis des lustres, alors les tables croulaient sous les bouteilles. Je préfére éviter ce genre de situation, mais vu l´endroit, il n´y avait aucune issue de secours. J´avais passé des consignes, que du non alco, il me semblait qu´elles étaient bien observées. Je guettais du coin de l´oeil, mais je n´ai vu personne transgresser la règle, ils buvaient tous du thé ou du coca. Ce n´est que plus tard que j´ai appris que la plus jeune, la petite chipie de Maria, du haut de ses 14 ans, avait la bonne idée de verser en douce de la vodka dans du thé. Pas étonnant qu´il a eu autant de succès. Heureusement, il n´y avait pas trop de dégâts, mais un des jeunes était quand même sérieusement atteint. Rien de mieux qu´une sortie en plein air devant le refuge, où le vent atteignait la force d´une tornade, pour rafraîchir la tête, mais il fallait le coucher, sous surveillance, pour éviter un accident. Les autres, beaucoup moins touchés, ne demandaient qu´à se rendre utiles, tous se relayaient auprès du malheureux pour minimiser leur propre défaillance. C´était une bonne occasion pour ordonner un cesser-le-feu immédiat et envoyer tout le monde au lit. J´y allais de mes remontrances, je faisais comme la tempête dehors, j´étais féroce, mais en même temps je n´en faisais pas un malheur, ce genre d´incident fait partie du programme de toute colo de vacances qui se respecte, obligatoirement, il fallait bien que ca nous arrive un jour. Au bout d´une heure et demi on réussi l´exploit de mettre tout le monde au lit. Il y a un énorme dortoir sous le toit du refuge où tous sont alignés, on dirait une scène de crèche, sauf que certains bébés étaient barbus. Ouf, Il est 1h du matin, peut-être que je vais réussir à me coucher aussi un peu. Il faut avouer que la montée était très rude, avant je faisais cela avec 80kg sur le dos comme un rien, tous les jours, mais là, je sentais que des années sont passées, et même sans charge, rien qu´avec mon poids personnel, j´étais assez épuisé, pas loin du ko. Juste quand je disais à tout le monde un „bonne nuit“ amical, mais intransigeant, comme quoi il n´est pas question de ne pas dormir, c´est un ordre, à ce moment une explosion s´est produite dans un coin du dortoir. Heureusement, pas une explosion de gaz, mais une explosion d´eau. Le système des radiateurs du refuge a sauté. Le refuge est approvisionné en eau par un simple tuyau du lac voisin, et les gars du refuge qui étaient de service ce soir, étaient manifestement inexpérimentés, ils n´ont pas fermé le robinet à temps, et une bonne douzaine des nôtres ont eu droit à une douche glacée surprise. La bassine du résérvoir d´eau était placée dans un coin du dortoir, en hauteur, sans doute pour que cela fasse un effet de pression, et c´est carrément comme si une baignoire s´était vidée instantanément sur nos gars, alignés comme des soldats sous leurs sacs de couchages. Ils n´ont pas eu le temps de broncher, et ils étaient mouillés de la tête au pieds. Génial. Au début il y a un moment de panique, on ne sait pas ce qui se passe. Une avalanche, on veut bien, vu l´endroit, mais un tsunami en pleine montagne, ca fait un peu désordre. On se croirait sur le Titanic. Alors on fait comme lorsqu´il y a un naufrage, on essort l´eau, on sauve ce qui reste des édredons, il est évident qu´on est pas couchés! C´est reparti pour un tour. Une fois qu´on a réussi à sécher les lieux, tous veulent de nouveau aller aux toilettes, qui sont dehors, et dehors c´est la tempête, un faux pas et ils peuvent tomber dans le ravin, il faut surveiller, après ils ont un petit creux, les émotions, ca creuse, un petit passage par les cuisines, cette fois-ci je surveille le thé, et enfin, vers trois heures du matin tout le monde est de nouveau au lit. Je passe le relais à notre prof de maths, heureusement qu´il est avec nous, pour qu´il fasse le guet, il y a le gars qui a abusé du thé à la vodka à surveiller, et aussi veiller à ce qu´un nouveau déluge ne surprenne tout le monde dans le sommeil. Il faut absolument que je dorme au moins quelques heures pour assurer la descente du lendemain matin. Malgré la fatigue, je n´arrivais pas à fermer les yeux, je n´arrivais pas à imaginer comment nous pourrons descendre du refuge si le sentier sera verglacé. Le soir et la nuit il y a eu une forte pluie, le matin, avec le gel, tout sera gelé, et il sera impossible de descendre sans crampons. Les descentes sont en montagne souvent plus périlleuses que les montées. Si les roches sont couvertes d´une fine pellicule de glace, ce n´est pas la peine de penser à la descente, il sera impossible de faire deux pas sans tomber et risquer un accident grave, vu le terrain extrêmement accidenté que nous aurons à braver. Nous étions en haute montagne, il y avait plusieurs passages avec des chaînes de fer sur la paroie, à franchir. Nous avions avec nous trois paires de crampons, mais c´était insuffisant. La seule solution était de laisser tout le monde au refuge et descendre tout seul , trouver des crampons pour tout le monde, remonter, et descendre ensuite tous ensemble, bien équipés. Je réussis à somnoler un peu au petit matin, mais très peu, car à sept heures du matin tous sont debout, prêts à affronter la nature. Miracle! Il ne gèle pas. C´est absolument inhabituel pour cette période de l´année, mais il ne gèle pas! Nous pourrons affronter la descente. Il tombe des cordes, le vent est par moment très violent, il faut bien s´arcbouter pour ne pas tomber, le sentier, bien que par endroits verglacé, est quand-même tant bien que mal, pratiquable. Il faut faire très attention, chaque pas doit être réfléchi, on doit calculer où mettre son pied, il n´est pas question de faire n´importe quoi, les conséquences pourraient être dramatiques. Dans les situations extrêmes notre pédagogie directe apparaît dans toute sa splendeur, tous écoutent sans brocher, comme des soldats, et très disciplinés, nous descendons le sentier que nous avons bravé hier. Il y a juste Djab, un énérguméne de prof de danse marseillais de Tamèrantong, très sympathique et légérement excentrique, qui nous a rejoint il y a qques jours pour un petit séjour autour de la danse tsigane, et que nous avons amenés illico avec nous, qui fait des siennes. Il est un peu gamin, malgré la tempête joue au chamoix, il quitte même parfois le sentier, bref se comporte d´une manière un peu irresponsable sur les bords, ce qui peut être lourd de conséquences, vu l´environnement du moment. Les nôtres le regardent faire, n´en pensent pas moins, encore un de ces „français“ à faire le pitre là où il ne faut pas, à se comporter comme un gosse. Il ne viendrait à personne l´idée de l´imiter. Heureusement, il s´en tire juste avec une légére contusion à la hanche, le sac à dos déchiré et un pantalon trempé, suite à un dérapage non controlé à la sortie du sentier. Je ne peux pas m´occuper de lui, il faut que je prenne soin de Roman, qui a eu une malformation au niveau de la hanche à la naissance, et est vite à la traîne. Il a du mal à tenir le même tempo que les autres. Il descend presqu´à quatre pattes. Comme il pleut toujours des trombes, ce n´est pas la peine que le reste du groupe risque des pneumonies à l´attendre, je les laisse partir avec le prof de maths, un ancien athlète, et je descends tout doucement avec Roman et Tomas qui est resté avec moi pour nous donner un coup de main. La tempête ne faiblit pas, mais, encore une fois merci à tous les potes qui nous ont équipés, nous sommes tous bien couverts, et nous descendons sains et saufs de la montagne. La montagne a été redoutable, coriace, mais clémente avec nous, elle nous a montrée sa force, mais ne nous a pas gardée dans son étreinte. Je n´oserais pas dire que nous l´avons vaincue, c´était juste une petite remise. Je dois avouer que je n´en revenais pas, j´ai passé des années dans les Tatras, j´en ai vu et vécu des tempêtes, je peux dire en toute connaissance de cause que c´était du costaud et que tous ont très bien tenu le coup. Tous ont réussi à se vaincre soi-même.
Encore une
Une semaine après cette expédition mémorable nous attendait notre dernière sortie de cette saison. Suite au Festival de Rudolstadt de l´été dernier, nous avons reçu une invitation au Festival TransVocales à Franckfurt sur Odre, à la frontière allemande – polonaise. C´était une bonne occasion de cummuler cette sortie avec le festival de Pédagogie sociale à Savigny sur Orge, organisé par les Intermèdes. Une occasion pour nous de clore artistiquement cette année, passée à travailler ensemble sur le projet Aven savore – Allons ensemble, et de se présenter de nouveau tous ensemble sur scène. Nous avons déjà eu une première expérience de cette sorte lors de la résidence d´été à Angers, avec la participation aux Traver´Cé Musicales, cette fois-ci ca allait être le passage de vérité devant les siens, et l´aboutissement de toute une année de travail.
En Allemagne, tout se passe bien. Le Festival n´a pas la même envergure que celui de Rudolstadt, mais c´est du sérieux, une bonne concurrence internationalle, un public éclectique, de nouveau, une presse unanime. Les aléas de la dernière tournée d´été étaient loin derrière nous, et avec plaisir et satisfaction nous sommes repartis sur les routes. Nous nous sommes arrêtés à Frankfurt sur Odre juste le temps de prendre part au festival et faire notre pause de bus obligatoire de 9 heures. Tout de suite après le spectacle nous avons pris la route de nuit pour Paris. Nous sommes passés par Bruxelles, mais nous n´avons pas réussi à y trouver aucune possibilité de production, alors nous avons poursuivi directement jusqu´ à Paris. Ou plus exactement, jusqu´a Gironville, où nous avons trouvé refuge au Château de Buno pour une résidence de 5 jours, à travailler avec les Intermèdes, afin de pouvoir donner le meilleur de nous-mêmes le vendredi suivant, au Festival de Pédagogie sociale à Savigny sur Orge.
Les fantômes de l´été sont loin, aucune trace de mauvais esprit, ni de hallucinations, encore moins de délires. Comme quoi, les tournées se suivent, mais ne se ressemblent pas forcément... Donc c´est dans une bonne ambiance, saine, bon enfant, mais remplie de travail, un engoument pour les répètes s´est manifestement manifesté..., que nous avons passé les quelques jours au Château de Buno. La grande soirée de spectacle était prévue pour vendredi, de nouveau à la MJC de Savigny sur Orge, qui est devenue notre alma mater. Nous sommes à la fin de l´année, et nous pouvons mesurer tout le chemin qui a été fait au cours de ces derniers douze mois. Aven savore est un projet ambicieux, mais qui est né vraiment sur le terrain, de la volonté de tous les participants. Bien sûr, soutenu et porté par Laurent et toute son équipe, et les Kesaj Tchave. Mais les acteurs et les vedettes en sont les Ronaldino, Hafsatou, Teo, Yaelle, Ionuts, etc..., tous les mômes et les jeunes des Intermèdes qui se sont investis à fond, n´ont pas eu peur d´aller vers l´inconnu, n´ont pas refusé l´autre, ont accepté de partager avec ceux qui n´ont rien. Juste leur culture. Ce n´est pas pour rien que rom veut dire humain...
Le spectacle du vendredi se passe très bien. Les défauts des débutants qui ont été largement présents lors des fois précédentes, ne sont pratiquement plus visibles. Tous les nouveaux des Intermèdes sont beaucoup plus concentrés, plus dans le coup, dans l´action, ils commencent à devenir des anciens J . Ceci est vrai aussi pour tout ce qui concerne la phase de préparation avant d´entrer sur scène. Ce n´est plus le gros n´importe quoi, mais chacun connaît sa place, sait ce qui va se passer, se prépare consciencieusement, chacun participe à l´action du groupe, chacun est responsable de soi. Le but est atteint. Certes, partiellement, il y a toujours de quoi faire, de quoi améliorer. Heureusement. La vie est un mouvement peprétuel.
Si nous ajoutons à cela le succès de nos premiers bacheliers, nous pouvons considérer que nous venons de passer une année bien remplie. Bien sûr, il ne faut pas s´endormir sur ses lauriers. La vie est aussi un éternel recommencement. Pareil pour nous, il faut chercher d´autres élèves, recommencer des répétitions avec des nouveaux danseurs, chanteurs, aller vers d´autres horizons, sur d´autres scènes. Il n´y a que la scène de la vie qui ne change pas, quelles que soient les coulisses, c´est le coeur qui est le régisseur de tous les scénario écrits par la vie. Tout compte fait, malgré les innombrables heures et nuits passées à cogiter, à chercher un ratio à toutes les histoires et problèmes qui se posent à nous tous les jours, finalement c´est un choix émotionel, peut-être spirituel, qui guide nos pas, et nous l´assumons, avec ses hauts et ses bas.