2020
Le samedi, 13 juin 2020, nous avons eu la première répétition majeure après de longs mois de confinement suite à la crise du coronavirus. Pour la première fois de mémoire du groupe il y a eu une si longue pause. Trois mois, trois mois, du mars au juin, sans répétitions, sans spectacles, sans tournées. La sortie à Brest, prévue et prête dans tous les détails pour le début avril a dû être annulée. Durant tout ce temps nous n´avons pas pu nous rencontrer, pas plus que répéter, les contact s´est réduit aux coups de fil, messages sur les facebook, et des rencontres furtives avec quelques uns pour résoudre d´éternels problèmes existentiels de tous les jours…
La répétition du samedi 13 juin était avec la participation des jeunes de Rakúsy et Výborná, dont plus de la moitié des nouveaux. Les anciens, plus expérimentés, de Lomnica n´étaient pas là. Et malgré cela, tout a été en place. Uniquement avec l´accompagnement de la balalaïka et du cachon, tout déménageait comme d´habitude, les tempos, les arrêts, les reprises, les sauts, les claquettes, les virevoltements, les gueulements… rien ne manquait à l'appel pour une prestation digne de ce nom, même si ce n´était qu´une répétition. C´est là, eh oui, au moins de temps en temps, en temps réel, et en vrai, nous voyons les fruits de notre travail. Un travail qui s´étend sur des années, sur deux décennies. Ces fruits, c´était le rythme, la précision, la discipline, et comme toujours, un investissement hors norme. Sans oublier le plaisir et la joie... Les maillots sont archi trempés, la salle des répètes balayée, on peut rentrer.
EĽRO 11 juillet 2020
La dernière édition en date du Festival, celle du 11 juillet 2020 était particulière. Du fait de la situation exceptionnelle due à la pandémie, la manifestation n´a pas pu avoir lieu dans sa forme habituelle, il était impensable de réunir des dizaines de milliers de visiteurs sur un périmètre aussi petit, alors les organisateurs ont opté pour une mini représentation du festival, juste avec des groupes locaux et pour un public très restreint. Nous fûmes invités, et volontiers nous avons participé à l'événement. Puisque c´était un festival "maison", autant venir en nombre, nous étions pas loin de la cinquantaine... Les foudres de Helena étaient assurées... Et pas que celles de Helena. Le ciel s´y est mis tout aussi, et nous avons dû attaquer notre prestation sous une pluie battante. Heureusement, la scène était couverte, et l´absence du public ne nous a pas dérangé le moins du monde. Comme à l'accoutumée, nous avons envoyé une "sauce" d'enfer, et il a fallu que la foudre vienne obliger les organisateurs d´interrompre la production. Il y avait quand même quelques vaillants et téméraires spectateurs qui ont tenu avec nous jusqu'au bout, ils étaient ravis, tout comme nous, on a passé une excellente après-midi... Singing in the rain.
28. aout 2020
Un petit village, au fin fond de la Slovaquie orientale, avec un penchant très prononcé pour le folklore, des habitants charmants, un décor champêtre comme il se doit, et un festival très réussi, malgré la réalité virale hélas prononcé par les jours qui courent... Nous étions 43, petits et grands, avec beaucoup de nouveaux qui sont montés pour la première fois sur scène. Une très bonne impression.
En ce qui concerne le folklore interne, Roman (joueur de claviers, indispensable a la production) est allé jouer a un enterrement, et bien entendu, il ne s´est pas présenté au départ comme il l´avait promis. Dusko, qui a été la par le plus grand des hasards l´a remplacé au pied levé, malgré sa main droite qui était encore dans une attelle suite au grave accident de voiture qu´il a eu il y a deux semaines. Banal en apparence, mais colossal en ressenti interne, un incident, qui traduit une réalité de rapports sociaux déféctueux, délétéres, inexistants en somme... que nous n´arrivons pas a infléchir. Nous soutenons Roman dans tous les coups durs, et Dieu sait, que ce n´est pas ca qui manque, en plus nous l´accompagnons dans ses déboires depuis une bonne quinzaine d´années (donc depuis ses cinq ans), malgré ca, il faillit pour une raison complétement futile, malgré que dans le groupe il y a actuellement ses deux petites soeurs, ses deux freres, et une flopée de cousins et cousines, sans parler de tous les copins et copines...
Été - automne ont été sous le signe d'une légère détente. Nous avons pu poursuivre les répétitions, avec en prime deux petits spectacles vite fait, sans trop de monde, un en plein air et un autre dans une galerie de Poprad.
On essayait sans cesse de limiter le nombre de participants aux répétitions, mais sans succès, à chaque fois que l´on disait aux jeunes de venir à 10 - 12, on se retrouvait à 20 - 30, sinon plus.
La Slovaquie, qui au début pavanait avec des scores pandémiques à faire pâlir d'envie le reste de l´Europe, a vite fait de rejoindre le club des chiffres affolants et des mesures à tout va...
Chaque jour apportait son lot de restrictions, et nous avons dû, nous aussi, battre en retraite.
Après encore quelques semaines insouciantes à remplir allégrement notre local de répétitions, on n'a pu faire autrement que se plier à la règle générale : arrêt total des activités. Ce n'était pas évident. Tous les jours des coups de fils : Quand est-ce qu´on reprend..? Que répondre ?!...
Après un break de presque un mois, nous avons repris timidement, sans trop savoir jusqu'à quand. Et sous une forme toute différente. Plus question de répétitions en grand, le temps est à la distanciation, minimisation de tout, sous toutes les formes. Les répétitions se font désormais en petits groupes de pas plus de 6 - 7 personnes, le plus souvent en extérieur, dans les osadas, que de temps en temps au local a Kežmarok, le tout sous la direction des anciens, Helena et moi étant en retrait physiquement.
Un petit miracle dans ce marasme, un projet du Ministère de la Culture vient nous épauler dans cette passe difficile, le Ministère nous soutient dans ces activités en finançant partiellement ces répétitions non conventionnelles qui nous permettent de nous maintenir en activité et de ne pas rompre la dynamique que nous maintenons depuis maintenant une vingtaine d'années...
Merci au Fond de soutien de la culture des minorités auprès du Ministère de la Culture de la République Slovaque.