Zvolen – 2é tour Slov. hladá talent, Chateau de Zvolen, 21.9.2008

 

Giraltovce – Journées de la culture juive, Bielka, 22.9.2008

HONGRIE

 

Sátoraljaújhely – XIV. Nemzetkozi Vándor Cigánytánc Fesztival – 25 – 28.9.2008

                             Sároraljaújhely, Nagykapos, Taktaszada,

 

SLOVAQUIE

TV Markíza – Slovensko hladá talent, 28.9.2008

TV Markíza – Slovensko hladá talent, 4.10.208

 

FRANCE

Aubervilliers – Festival Villes des Musiques du Monde, gouter musical, 4.11.2008

Aubervilliers – Espace Fraternité, 5.11.2008

Paris – visite touristique, Sacré Coeur, Champs Elysés, 6.11.208

Issy les Moulineaux – La Halle aux Epinettes, 7.11.2008

Aubervilliers – repas des quartiers, 8.11.2008

Auberviliers – rencontre / répétition avec les Roms roumains du terrain de Hanoul, 8.11.2008

Saint Denis – Ecole Roger Sémat, spectacle tout public, 8.11.2008

Auberviliers – Espace Fraternité, 9.11.2008

Clamart – Espace du Pavé Blanc, 10.11.2008

Montreuil – Salle du Parc Montreau, spectacle communauté Roms roumains, 11.11.2008

Sannois – enregistrement CD avec les Ogres de Barbacks, 12.11.2008

Paris – visite touristique, la Tour Eiffel, 13.11.2008

Courbevoie – ecole A.Dumas, 2 spectacles scolaires, 14.11.2008

Rennes – hébérgement au gite, 15.11.2008

Atlantique – sortie a la plage, 16.11.2008

Rennes – MJC Bréquigny, 2 concerts scolaires, 17.11.2008

Rennes – MJC Bréquigny, 2 concerts scolaires, 18.11.2008

Rennes – Radio Canal B, direct, 19.11.2008

Rennes – MJC Bréquigny, FR 3, spectacle tout public, 19.11.2008

Rennes – TV Rennes, direct, 20.11.2008

Rennes – MJC Bréquigny, concert de soutient pour Kesaj, 20.11.2008

 

 

               Kesaj Tchave, danse et musique des enfants roms

 


Article paru sur www.obiwi.fr le 01/10/2008 -

Des enfants Roms de bidonvilles slovaques font fi des discours pour produire sur scène l'émotion et l'énergie.

 

En France comme ailleurs nous entretenons avec les Tsiganes un rapport ambiguë d'attrait et de rejet. Plus exactement, le racisme accepté à leur encontre se conjugue avec un succès croissant des évènements culturels portés ou inspirés par l'univers tsigane: musique, cinéma, théâtre, mode. On applaudit debout un manouche joueur de jazz et le lendemain on appelle le maire pour s'indigner du stationnement de caravanes à proximité de chez soi, parce que ces gens là … Une caractéristique et aussi une cause des discours racistes, assumé ou machinal, est l'appréhension de personnes en tant que groupe, niant ainsi l'individu. L'expression administrative "Gens du voyage" est à ce titre éloquente puisqu'elle ne se conjugue qu'au pluriel.

C'est à la lueur de ces précisions que la performance de Kesaj Tchave est remarquable. Alors que ce projet concerne des enfants visant dans des conditions matérielles désastreuses, on ne perçoit pas le moindre misérabilisme dans les créations, juste une énergie étourdissante. Pas non plus de discours généraliste sur la condition des Roms, juste une attention aux parcours de vie de chacun.

 

Voilà un projet porté par un musicien à la biographie déjà bien garnie et qui démarre sans aucune motivation commerciale, avec des enfants des bidonvilles roms en Slovaquie. De l'idée de se servir de la musique et de la danse comme supports de valorisation des personnes, Ivan Akimov a développé un travail collectif qui a rapidement trouvé à se réaliser sur scène. Des scènes aussi diverses que celles improvisées du festival des bidonvilles à l'immense machinerie du festival Sziget.

Kesaj Tchave est donc tout à la fois un projet de terrain destiné à ceux chez qui personne ne mettrait les pieds, et une réalisation artistique de tout premier plan. Ivan Akimov a réussi comme réussissent les têtus idéalistes: en ne s'appuyant que sur les aspects positifs de chacun et de chaque chose.

On le sait, la force émotionnelle des musiques tsiganes est souvent cette capacité à jouer tout à la fois la joie et le désespoir. Cette émotion portée par une sincérité et une énergie désinvolte a toute les chances de vous transporter bien plus loin que vous ne l'imaginez.

 

 

novembre 2008

 

L´organisation de la tournée en France reposait sur Marianne Entat côté Région Parisienne et sur Johann Le Berre à Rennes. Les dates des concerts se remplissaient en dents de scie, un jour il y avait de l´espoir, le lendemain  des défections. Bref, deux semaines avant le départ on n´avait même pas la moitié  des dates sûres. Heureusement que le Festival des Villes des Musiques du Monde se présentait comme partenaire fiable et conséquent au niveau financier, donc nous pouvions nous lancer dans l´aventure. Nous étions aussi en attente d´une subvention du gouvernement slovaque, signée il y a déjà 3 mois, qui devait nous être versée depuis longtemps, mais qui tardait toujours. Heureusement, grâce à l´engagement et aussi à la chance de Marianne et de Johann, au fur à mesure que le départ approchait, les dates de la tournée se remplissaient, mais les caisses étaient toujours désespérément vides, et, comme d´habitude, nous avons du emprunter partout pour pouvoir faire face aux exigences liées au départ. Notamment, pour la caution au transporteur et les assurances. Plus plein d´impondérables tombant avec une régularité infaillible. Grâce à l´emprunt négocié à la banque par Johann au nom de l´Yepce (association partenaire) et grâce au soutient familial de mon côté, nous avons pu prendre la route.

Nos amies d´Yepce, Cécile et Julie sont venues nous rendre une petite visite une semaine avant le départ et leur présence à nos côtés durant ce temps était très appréciable, tant du point de vue humain que logistique et aussi – et toujours, aussi du point de vue financier, par ex. pour payer les péages sur les autoroutes françaises, car au moment départ on n´avait vraiment plus un sous en poche. A ces incertitudes matérielles s´ajoutait toute la somme d´imprévus chroniques au niveau de la troupe – ou plutôt au niveau de sa composition. Toujours les mêmes problèmes: qui va partir? Il y a ceux qui voudraient, mais ne peuvent pas, il y a ceux qui veulent mais dont nous ne voulons pas, il y a ceux qui ne savent pas s´ils vont pouvoir (disponibilité par rapport au travail, accord des parents, etc.), et puis il y a tous les garçons ados, qui veulent partir mais ne veulent pas trop bosser, alors que je mets la pression au max pour marquer le coup et aussi pour être prêts à relever les défis qui nous attendent. Je sais très bien que je ne peux pas demander l´impossible à des gars de 16 – 17 ans qui passent le plus clair de leur temps dans la rue et qui ne sont pas forcément tous des accros fous de la danse et de la chanson. Mais en même temps ils sont relativement doués et habiles, comme par ex. David, qui est là depuis toujours (depuis qu´il a 7 ans), et qui connaît tout ce que l´on fait par cœur, puisque nous répétons souvent la même chose à cause des nouveaux arrivants et nous n´avons pas le temps, ni la disponibilité de faire un travail spécifique plus approfondi avec les anciens. C´est au contact avec les nouveaux – les petits, que les anciens peuvent progresser, s´ils le veulent bien. Mais là, un certain investissement personnel est indispensable, vu les efforts engagés de tous côtés. Et puis, on ne va pas les laisser traîner comme ça, ils ont eu déjà assez d´ennuis jusque la... Heureusement, pour pallier à ces inconstances, il y a toute la „horde sauvage“ des petits des bidonvilles qui sont par contre d´une assiduité féroce, et sont capables d´attendre des heures tous les jours sur les terrains vagues des colonies, que je passe en voiture, se battent pour s´engouffrer dedans, afin de pouvoir participer aux répétitions. Il va de soi qu´ensuite celles-ci sont extrêmement dynamiques, encore plus soutenues et extrêmes qu´avant. Vu la motivation et l´engagement des petits, le régime est presque militaire – engagement total, sans répit, discipline et persévérance sont les mots d´ordre de vigueur. Inutile de s´attarder sur les bienfaits pédagogiques d´un tel processus éducatif. En une après-midi sont passés en revue, et appliqués en pratique tous les préceptes (ponctualité, concentration, participation, discipline, respect des autres, etc...), dont l´application, ou plutôt la non-application fait le désespoir chronique de l´enseignement traditionnel face aux populations marginales. Ici, tout marche tout seul – puisque ce sont les „élèves“ qui sont acteurs et libres arbitres de leur propre choix personnel dans l´engagement dans l´ action. L´effet de masse, du collectif, est primordial. Tous sont partie prenante de cet engagement total, quelques soient les efforts à fournir. Donc, il n´y a pas de place pour les tire au flancs, pas de demi-mesure possible, et toute la troupe dévale dans un rythme fou dans la même direction. Aucune excuse, aucune „ritournelle tzigane“ n´est acceptée, les combinards sont tout de suite démasqués et mis au banc. Constamment, la pression est au maximum et le collectif pris a parti. Tous sont responsables de tout. On part du principe que nous poursuivons tous un projet commun, et que tout un chacun à son niveau se bat pour y participer. Les petits en jouant de coudes et des poings pour entrer dans la voiture qui les amène aux répétitions, les grands en bravant les conditions matérielles déplorables et les rapports humains tendus de l´entourage immédiat. Moi même, en gérant tout cela, en faisant face aux différents antagonismes au sein de la direction (Héléna et les adultes sont sujets à une réaction viscérale d´autodéfense vis à vis des bidonvilles), en colmatant constamment les brèches (gouffres) financiers et en assumant au quotidien les 4 à 5 heures de route  pour faire les navettes entre les bidonvilles pour une heure de répétition effective dans le couloir (pendant que je fais les allers – retours, Stano et Ivana travaillent avec ceux qui sont déjà sur place). Ce couloir se détériore de plus en plus (ainsi que les rapports humains), et pour cause (3m x 8m de sol en béton pour 30 – 50 personnes), il est de plus en plus inadapté, c´est un lieu de passage depuis que des travaux sont engagés de l´autre côté, et chaque répétition est un stress, pouvant déboucher dans des conflits avec les nombreux intervenants extérieurs peu favorables, sinon hostiles à notre présence en ces lieux. 

C´est aussi cette situation matérielle intenable (locaux inadaptés, environnement négatif), qui a en grande partie infléchie sur notre décision de participer à l´automne dernier au reality-show Slovensko Má Talent de la première télévision commerciale slovaque, la TV Markíza. En effet, lorsque même l´accès aux toilettes de la cuisine de Margita (juxtaposant le couloir des répètes) pose des problèmes graves, alors tout est bon à prendre, du moment qu´il y a un toit et des sanitaires... Ces problèmes, d´apparence futiles, se minimisent lors des visites  étrangères, mais réapparaissent de suite lorsque nous nous retrouvons seuls. De quoi s´agit-il? Je vais prendre l´exemple banal de ces fameuses toilettes de Margita (Margita nous loue le couloir de sa maison pour les répétitions). Lorsque les petits débarquent du bidonville, ils découvrent tout – l´eau courante, l´électricité, les toilettes, etc. Ceux qui n´ont jamais étés scolarisés ne connaissent rien de tout cela. Alors la cuvette des WC représente pour eux un attrait irrésistible, ainsi que les autres bienfaits de la civilisation. Tant mieux! Quand on connaît le niveau d´hygiène du milieu dans le quel ils évoluent, c´est une victoire en soi, que de leur faire découvrir l´hygiène élémentaire et surtout de les voir l´appliquer de leur propre chef (n´oublions pas que souvent dans les bidonvilles il n´y a même pas de latrines et les petits font leurs besoins en plein milieu de la place publique, devant tout le monde, et il ne viendra à l´idée de personne de leur dire d´aller un peu plus loin, ne serait-ce que derrière un arbre ou un coin de cabane). Le seul problème est que la maîtresse de maison, Margita, considère cette merveilleuse expérience pédagogique comme une intrusion des petits sauvageons des bidonvilles dans son espace social personnel, laborieusement gagné au sein de la population blanche de la société majoritaire. Souvent nos partenaires étrangers des projets internationaux que nous réalisons (Programme Roms et Voyageurs) souhaiteraient que nous ayons plus de contact avec des institutions. Pour nous le problème se pose différemment. Que ce soit au niveau du gouvernement – le président de la république, le premier ministre, le vice premier ministre, la plénipotentiaire du gouvernement aux communautés roms, ou au niveau régional – la mairie, l´ANPE locale, etc., partout nous jouissions de contacts personnels, on peut dire privilégiés – notre travail et nos activités sont reconnus et soutenus. Ces contacts ont déjà plus d´une fois débouchés par le passé  dans  des actions et gestes concrets – subventions, soutiens...  

 

Notre institution à nous, c´est Margita avec ses toilettes, ce sont les autres habitants (Roms et non  roms) qui nous tolèrent en serrant les dents dans ce couloir de tous les bonheurs et de tous les malheurs. Comme je l´ai déjà évoqué, les visites extérieures atténuent ces tensions. Pourquoi? Parce que tout simplement, nos amis de passage remplissent inconsciemment ce manque le plus flagrant dont sont victimes de nombreux adultes nous entourant - le manque de reconnaissance. Reconnaissance sociale, personnelle, professionnelle,... tout cela se conjuguant autour de la non-reconnaissance ethnique. En fait, les adultes constituent au vu de la complexité de leurs parcours social d´intégration  dans la majorité, un groupe cible à part entière, qui nécessiterait  un travail d´accompagnement au même titre que celui effectué en direction des jeunes. Leur place parmi les blancs a été durement gagnée, pour y accéder ils ont du faire d´énormes efforts et renoncer à beaucoup plus qu´ils ne veulent bien l´admettre. Donc, tout contact avec le passé, avec leur propre identité ethnique est très complexe et sujet à des contradictions et des conflits constants. Et ce n´est pas de cas isolés qu´il s´agit, mais plutôt d´une règle générale. Une règle générale qui fait que nous retrouvons parmi des travailleurs sociaux sur les terrains des Roms ayant atteint un certain niveau social qui les différencie de leurs origines, construire des tours d´ivoire s´ils sont amenés à coopérer avec les membres de leur communauté restés au niveau initial, en faite, des refuges dans les quels ils s´enferment pour échapper à cette masse environnante leur rappelant leurs propres origines. En pratique on voit alors souvent des groupes de travail sensés  d´œuvrer sur le terrain qui ne sont orientés qu´en direction de „bons élèves“, des privilégiés des bidonvilles, qui, à priori, n´ont pas besoin que l´on s´occupe d´eux. Les autres, les cas difficiles (la presque totalité du reste du bidonville), sont constamment mis de côté, délaissés, pareils que dans les écoles en milieu mixte, ou les Roms sont placés dans les derniers bancs. La ségrégation interne dans la communauté rom est sans commune mesure avec ce qui se passe au niveau des rapports blanc – tziganes. Elle est beaucoup plus forte, tenace, impitoyable, viscérale, apparaissant insurmontable sans intervention extérieure réfléchie et volontaire. Donc, c´est dans une atmosphère très tendue que se passent désormais les répétitions et les préparatifs à la tournée n´en font pas exception. Julie et Cécile de Yepce ont par leur présence, inconsciemment, „arrondis les angles“, puisqu´elles ont portées aussi une attention  et une affection particulière aux adultes – ce à quoi nous n´avons absolument pas le temps, ni l´énergie, et il faut bien l´ admettre, ni la volonté.

Lors de tous les défis et engagements, les tournées étrangères en étant des points culminants, deux aspects primordiaux se chevauchent. L´aspect social – faire participer le maximum de mômes venant des pires conditions matérielles et l´aspect artistique (professionnel) – disposer d´éléments moteurs expérimentés, aguerris à la pratique de la scène et du spectacle pour faire face aux exigences de nos rapports avec nos partenaires. Exigences relevantes du monde professionnel tout simplement, ou le handicap social ou autre n´est pas pris en compte, et ou seul, le résultat compte. Tout cela fait un bel amalgame de concepts menant vers une réussite tant au niveau artistique que socio-éducatif à condition de foncer tête baissée dans les murs des préjugés de notre entourage immédiat (nous évoluons en milieu exclusivement tzigane).

 

Le temps presse. Il faut faire des choix, accentuer les répétitions et apprentissages sur certains (il est impossible de faire du prévisionnel au niveau de la participation régulière aux répétitions – à chaque fois c´est la ruée pour venir, et constamment, pour des causes imprévisibles et illogiques certains sont là, et d´autres non). Heureusement, qu´il y a quand même des exceptions, mais en règle générale, à chaque répétition il y a toujours des nouveaux arrivants et l´on n´est jamais vraiment sûr de retrouver tous les anciens. Tout cela, bien sur influe sur la manière de travailler, à mille lieux d´une conception de travail de groupe classique. Le départ approchant, il faut faire aussi les démarches administratives – passeports et cartes d´identités pour les nouveaux.  Souvent, les petits n´ont pas d´actes de naissances. Il arrive que les parents ignorent les dates de naissance de leurs enfants. Il faut alors reprendre tout à zéro, en ayant le privilège de participer au parcours du combattant face à une administration hébétée devant de tels interlocuteurs. Heureusement, les réactions primitives sont plutôt rares, et nous pouvons faire le constat d´une complicité et d´un soutient réel dans nos démarches avec la majorité des fonctionnaires que nous rencontrons. Ces démarches sont aussi onéreuses, et les finances aussi limitent nos ardeurs et participent à une „sélection naturelle“ des participants. Mais, comme d´habitude, nous passons allégrement du nombre de 25 participants annoncés au départ à 35, avec, comme première cette fois-ci, un nombre important de touts petits – 7 gamins de 6 à 10 ans. Et, bien sûr, tous les ados que nous avons menacés jusqu´à la dernière minute de ne pas prendre s´ils ne sont pas sages et qui sont tous là le jour du départ, tout en étant toujours pas sages... Il y a toujours des points d´interrogations sur certains jusqu´au moment de monter dans le bus, alors plusieurs remplaçants au pied levé doivent être prêts. Les directeurs des écoles des jeunes sont, heureusement, très coopératifs, ils consentent à laisser partir leurs élèves plus de 20 jours quand même, sachant qu´ils seront mieux avec nous qu´à la maison.  La veille du départ je passe encore voir le directeur du CA de David et de Rasto, qui remarque qu´ils n´arrêtent pas de sécher des cours et de piquer en ville tout ce qui passe à leur portée. A la dernière répète je dis quand même mes 4 vérités aux  ados (il va falloir les supporter plus de 20 jours!), notamment la réflexion du dirlo sur le rapinage de David et Rasto. Alors, David, outré, s´offusque, veut aller personnellement le directeur, pour s´expliquer, c´est pas vrai, on l´insulte... Une heure après, en quittant notre fameux couloir, David et Rasto viennent me voir en aparté, en disant qu´ils ne savent pas s´ils vont pouvoir partir le lendemain, car le matin ils ont une convocation au tribunal pour s´être fait piquer avec un gars qui piquait du bois de chauffage... Est-ce que je ne pourrais pas intervenir... Bon, on verra demain, au départ du bus. Avec ça, encore aller chercher les filles de Krtíš (les anciens membres du groupes expulsés à la frontière hongroise) – 700 bornes aller – retour. On aurait bien pris aussi Maroš, mais il vient d´être papa, ce qui ne l´empêche pas de disjoncter grave, il voudrait partir avec nous, mais après les déboires récents nous préférons le laisser se morfondre à la maison. Miloš vient de partir en Irlande, Ferko bosse à Prague, Kamila est perdue dans la nature et je n´ose pas prendre Viktor, trop imprévisible et trop violent pour faire équipe avec tous les ados de Kežmarok. Il y a aussi Valika et Jožko, mais ils doivent faire du baby sitting chez eux (ce qui est malheureux, c´est qu´ils doivent pallier à l´incapacité de leurs parents), donc il n´y a rien à faire. Ce qui fait, qu´une troupe constituée en majorité de nouveaux, dont certains tout nouveaux, prend le départ pour Paris. Nous avons avec nous aussi un couple de parents, Dušan et Veronika, qui ont 3 enfants dans le groupe. On ne peut pas compter sur eux pour un encadrement classique, puisqu´ils n´en n´ont pas l´habitude chez eux, mais ils seront utiles par leur présence auprès des petits et aussi dans certains travaux ménagers et le père joue de l´accordéon. Il y avait aussi un point d´interrogation sur Stano. Instructeur de son état, s´engageant sans retenue dans l´action en répétitions comme sur scène, mais aussi sujet a une instabilité émotionnelle et comportementale chronique. Jusqu´au dernier moment nous ne savions pas s´il serait des nôtres.

Deux jours avant le départ je reçois un coup de fil de la part du meilleur groupe de disco tzigane en Slovaquie pour enregistrer un CD avec eux à Bratislava. Une telle proposition ne se refuse pas. C´est l´équivalent des Gypsy Kings chez nous, et un partenariat avec eux peut apporter énormément. J´oubliais encore que nous sommes la fin octobre – dernière limite pour les facturations des projets du ministère et du gouvernement – donc course à l´ordinateur et aux photocopies des factures pour poster tout ça à 19h moins 5. Le matin donc, aller retour à Bratislava pour enregistrer 2 titres plutôt bien réussis qui ont un énorme impact sur la communauté rom. Cécile et Julie repartent finalement avec nous. C´est un coup de main appréciable à la logistique du départ et du voyage.

 

La tournée

Le voyage se passe plutôt bien. On trace par Prague. Les mômes, et les petits notamment, tiennent bien la route. Pas trop de vomis à déplorer, no problème. Au fur à mesure que nous approchons Paris, à chaque pylône électrique un peu plus grand ils crient „la tour, la tour“, croyant voir la Tour Eiffel... Nous nous arrêtons juste pour manger les provisions qu’Helene a préparées (elle a tout cuisinée toute seule, ne voulant absolument pas que les autres touchent à la nourriture). Vers les 16h nous approchons Paris. Je me demande ce qui peut bien passer par la tête de ces mômes qui vivent dans les cabanes en voyant les méandres des autoroutes bondées de voitures de tous côtés. Je ne sais pas grand chose sur les conditions de logement qui nous attendent, sinon qu´une partie serait prise en charge par le Festival et que le reste serait pour nous, pas plus de précisions au niveau de la nourriture. En tout, je fais entière confiance à Marianne et à Johann. Nous sommes hébergés à Aubervilliers sur deux sites – un foyer de travailleurs et un stade sportif. Ils sont distants l´un de l´autre 15 min en voiture. C´était pratique au niveau de la répartition des ados – séparation des filles et des garçons, mais m´astreint à des allers retours incessants, un peu comme au pays avec les navettes – répètes. Heureusement que je peux disposer de ma petite voiture parisienne, sinon ça aurait été vraiment la galère.

Dés notre arrivée nous avons faits une animation musicale dans une école de quartier. Malgré la fatigue de la route cela s´est bien passé. Première bonne surprise – nos partenaires du Festival des Villes des Musiques du Monde sont sur la même longueur d´ondes que nous. Très engagés dans la démarche sociale de pair avec le culturel. Des militants œuvrant sur le terrain. C´est très pratique, on sait à qui on a affaire, pas besoin d´explications, on passe à l´essentiel. Je ne savais pas qu´ils souhaitaient depuis un an travailler avec nous. Leur soutient logistique et financier a été décisif dans la réalisation de cette tournée.

Après deux premières journées prises par les spectacles scolaires nous avons bénéficiés d´une journée complète  libre, la seule durant notre séjour parisien, alors nous l´avons mise de suite à profit pour faire un peu de tourisme en ville. Le temps était de partie, nous sommes partis à Montmartre, gravir les marches du Sacré Cœur. C´était  le jour de la victoire d´Obama, un grand événement mondial. En déambulant à Paris, en parfaits touristes, se flashant devant monuments historiques, je me rendis compte que nous aussi, nous étions acteurs d´un événement non moins historique, toutes proportions gardées. En effet, au milieu de la foule cosmopolite parisienne ou l´on voit à tout coin de rue une main tendue d´un mendiant tzigane, clandestin, sans papiers, enfants participant largement à cette omniprésence honteuse, notre groupe, au nombre de 35 tziganes Roms des bidonvilles de l´Est slovaque, faisait tout simplement du tourisme. Des Tziganes touristes! Du jamais vu! C´est possible, au même titre qu´un Barack Obama devienne président des States, on peut avoir un autre devenir que de mendier dans les rues de la capitale. La journée fut couronnée par un spectacle de beat box au quel nous étions conviés par le festival. Le lendemain nous attendait le premier vrai spectacle pour tout public à Issy les Moulineaux. Ce fut une apothéose. Rien ne peut valoir l´enthousiasme et la rage de vivre qu´ont les petits avec leur première vraie scène internationale. Matej (6 ans) et ses potes se sont éclatés, ils ont exposés la scène, se sont arrachés les micros, ont donnés une démonstration de la vie à un public ébahi de découvrir quelque chose qu´il ne pouvait pas supposer, j´ose dire même, de concevoir... Pour la petite histoire, il ne faut pas oublier les coups de gueule des ados, sans gravité, mais exécrables au moments des faits. Cinque minutes avant de monter sur scène prises de têtes. Au dernier moment on accepte quand même qu´ils participent... alors ils se dépassent, eux aussi, et cela fait  un spectacle magnifique, ... mais à quel prix! Avec le recul, il faut bien préciser que ces coups de greule ne sont pas très méchants. La plupart de temps il s´agit de la part des ados des positions flegmatiques entrainantes des retards (habillage, etc...) dans la préparation du spectacle. Je ne pense même pas qu´ils fassent exprès. C´est plutôt dans leur nature „être cool“. Mais pour moi, c´est des moments de vie réelle, je dois assumer une prestation professionnelle, donc je suis à fond dans l´action et je n´admets pas qu´au niveau du groupe il y ait des éléments qui ne participent pas pleinement à l´effort général. En même temps j´en rajoute, je mets la pression pour profiter de l´occasion pour faire un „exercice pédagogique“ de vie professionnelle dans les conditions réelles.

Le lendemain nous avons aussi une journée très chargée. A midi, repas dans une maison d´associations de quartier avec animation musicale. L´aprés-midi rencontre avec des jeunes Roms roumains du camps de Hanoul via l´association Parada. Nous devons nous retrouver à Aubervilliers pour faire connaissance et pour les inclure en première partie de notre spectacle du soir à Saint Denis. C´est le résultats des contacts entre Coralie et Charlotte. Sur place il n´y a d´abord personne. Ils ont accès une fois par semaine à un local – salle des répétitions où ils mettent au point leur groupe de danses. Une aubaine pour nos jeunes qui se lancent à essayer tout ce qui est à leur portée. Au bout d´un moment une demi-douzaine de jeunes filles viennent, accompagnées d´un moniteur rom roumain – Micha. Présentations, sans plus, chacun reste de son côté. Nous avons l´habitude de ce genre de situation. On continue comme si rien n´était. Les garçons foutent un bordel monstre avec les équipements, les filles ne sont pas en reste. Les autres nous observent du coin de l´œil. Au bout d´un moment, l´air de rien, on commence à faire notre répétition. On lance une bonne série de chansons. Cela ne peut pas passer inaperçu. Les Roumains applaudissent spontanément. On part pour l´école de St Denis pour se préparer au spectacle. On amène les filles avec notre bus, à l´arrivé nous sommes un seul groupe venu faire „notre spectacle“. Sur place nous partageons le même vestiaire, la glace est rompue, on se prépare au spectacle. Nous avons pu nous faire une idée de leur prestation. Ce sont des danses du ventre sur fond de musique balkanique orientale. Cela nous plaît beaucoup, toutes les filles essayent. Du point de vue scénique c´est très répétitif, peut devenir lassant, mais peu importe. Le public sera ce soir constitué de beaucoup des proches de ces jeunes filles tziganes roumaines, alors qu´ils en profitent!  Les roumaines sont manifestement en admiration devant le savoir faire des nôtres, elles regardent avec envie nos magnifiques costumes et sont très fières et toutes excitées de faire partie de notre spectacle. Les conditions matérielles sont celles d´un préau d´école. Un gros effort a été fourni pour installer une sono, mais au final nous préférons ne pas s´en servir car il n´y avait pas assez de micros, et cela ne ferait que dénaturer nos voix et nous desservirait. Un organisateur d´un festival tzigane en Suisse est venu spécialement pour nous rencontrer. De suite séduit par la troupe il s´est spontanément engagé dans les préparatifs techniques sur place. Le préau se remplit. Beaucoup de gens du quartier, mais aussi les familles des Roms roumains. Le spectacle commence devant une salle comble. Les tziganes roumaines font un triomphe devant les siens. C´est super! Au bout d´une demi heure nous enchaînons avec notre programme. Nous sommes gonflés à bloc. Les Roumains explosent, nous soutiennent frénétiquement. C´est gagné. Après le spectacle nous leur proposons de revenir participer aux deux autres représentations que nous avons sur Paris. Ils répondent qu´ils ne savent pas, sans doute, .. mais le lendemain ils sont tous là, et ils en redemandent.

Le lendemain nous avons la visite d´un lieu de vie à Aubervilliers, organisée par les Villes des Musiques du Monde. C´était un ancien bidonville de 500 personnes réduit à 80, dans des conditions décentes des préfabriqués, mais très encadrés – surveillance, accompagnement, etc. Notre visite était prévue, mais à midi, seul le travailleur social nous attendait, un peu désemparé, au local de réunion au milieu du camps. Quelques gosses traînent par là, mais l´ensemble était manifestement désert. Pareil, rien d´inhabituel pour nous. Nous avons investit les lieux, chacun s´affairant à ses affaires.

Ça jouait de la musique d´un côté, tapait le ballon de l´autre, papotait à l´autre bout. Immanquablement les habitants de ces lieux, reclus dans leurs préfabriqués venaient petit à petit aux nouvelles, attisés par la curiosité devant ces nouveaux-venus que nous étions. Au fur à mesure l´ambiance chez nous graduait, pour monter instantanément lorsque le local s´est en partie rempli. Les gosses étaient là, quelques adultes aussi. Parmi eux, une mendiante qui essayait de nous faire la manche dés notre descente du bus devant le centre. Elle était très folklo, manifestement un personnage haut en couleurs de cette communauté. Nous l´avons fait danser, sans qu´elle s´en aperçoive nous l´avons mise en avant, nous l´avons mis à l´honneur. Tout le monde était ravi et tous ont participé. Il a fallu qu´on arrête, pressés par les organisateurs pour poursuivre notre programme. Après s´être arrêté de jouer nous avons engagés la conversation avec les Roumains. On est de suite entrés dans le vif du sujet – combien on touche pour ce qu´on fait, il faut demander plus, etc... Les femmes partent boire le café, les gars tapent le ballon, les filles font la visite chez les nouvelles copines. Le travailleur social se retrouve de nouveau  seul au milieu du camps.. Je pars rejoindre Helena et Veronika. Elles sont dans un des bungalows, la table est instantanément dressée, on nous fait manger, boire. On met la musique, on danse. Un moment très intense. Les hommes ne sont pas la – ils sont au travail. Ces Roms se trouvent bien là. Ils ont les papiers pour travailler. Les enfants vont à l´école, ils apprennent le français. On doit partir. Ils promettent tous de venir au spectacle l´aprés-midi. Ils achètent des billets à 3 euros. Le travailleur social organise le transport. Au spectacle ils seront tous là. Y compris ceux d´Hanoul qui n´étaient pas trop décidés à venir et sont venus encore plus nombreux que la veille. Arrivés à l´Espace Fraternité un coup de greule inutile de la part du chef de son met un bémol à cette ambiance conte de fées. On passe dessus. On en a vu d´autres... Le spectacle a lieu à 16 heures. On doit faire la première partie d´un orchestre tzigane turc. On inclue de nouveau les Roumaines d´Hanoul dans noter première partie. Elles sont toutes là, avec leurs sœurs, cousines. Toutes veulent danser. Celles qui n´étaient pas là la veille et qui n´ont pas de robes me demandent de leur en donner une. On retrouve la même demande que chez nous. „Monsieur, moi aussi, je veux danser...“ On fait avec ce qu´on a. Une jupe par-ci, un foulard par là... La salle est pleine. Beaucoup de Roms roumains. Ceux du camps d´Aubervilliers, ceux d´Hanoul. Beaucoup de Turcs et orientaux aussi. Le serveur du foyer ou nous sommes logés qui est Rom roumain et habite le camp est là, le patron du kebab où on a pris le repas de midi, aussi. Le spectacle est très bien reçu. Dommage que l´on doit s´arrêter pour laisser la place à l´orchestre turc qui est beaucoup moins dynamique que nous. La salle se vide petit à petit. Le contact avec les organisateurs du festival  est exceptionnel. On est du même bord. Après le spectacle, comprenant notre situation, ils nous offrent de quoi se payer un MacDo. On va au Quick de la République. Tout le monde s´empiffre avec des frites et du coca. Il y a même de quoi s´offrir une glace! Les petits font une bataille rangée à l´espace des jeux et découvrent ensuite la vitrine du magasin des farces et attrapes à côté du Caveau de la République avec des fausses crottes en vitrine! Qu’est-ce que l´on ne trouve pas à Paris! Heureusement encore que l´on tombe par hasard sur les vitrines des Magasins Printemps pour sauver la réputation du commerce français. Tout baigne. Juste quelques bobos à déplorer. Stano fait du 39 de fièvre. Julie l´amène aux urgences. Le lendemain c´est au tour de Rasto de passer à la radio après avoir cogné de rage dans un mur après que je lui aie dit qu´il ne mérite pas de bouffer s´il continue à ne rien foutre pendant le spectacle... Une de nos copines accompagnatrices  françaises ne se porte pas bien, elle doit se retirer. On déménage pour se retrouver tous au foyer des travailleurs. A 35 on investi les chambres prévues pour 25. C´est toujours cela de moins à payer. De toutes façons, même lorsque nous disposons d´assez de place, les jeunes finissent par se retrouver à plusieurs par chambre, copiant le modèle d´habitat en groupe au quel ils sont habitués chez eux. Hélas, une vitre du car est brisée dans la nuit. Au commissariat les gendarmes constatent que le contraire eut été anormal. Lundi spectacle à Clamart. On commence à accuser la fatigue. Tout le monde manque de sommeil... pour des causes diverses. Les grands ne dorment pas la nuit, les petits ne dorment pas le jour, et moi, je ne dors pratiquement jamais... Hélas, les ados persévèrent dans leurs coups de gueules. Bien qu´avec des repentissements immédiats, mais ça use... Après un flou au départ, Stano tient bien le coup. On menace d´envoyer David et Rasto à la maison. Le lendemain David, insolent, demande quand c´est le départ du bus pour la Slovaquie, il veut rentrer pour sortir en discothèque vendredi... Hélène est hors d´elle. Moi non plus je ne sais quoi faire. Bien sûr, on ne peut pas le renvoyer. Il le sait aussi. Alors je le tape. Devant tout le monde. Je ne le frappe pas, je lui fous deux grandes tapes dans le dos – façon tape amicale, mais là, ce n´est pas amical du tout. Ça fait du bruit, mais ça ne fait pas mal. Tout en lui disant haut et fort devant tout le monde que je ne vais pas me battre avec lui car il n´est pas encore un homme, qu´il mérite juste une fessée, mais il n´est plus un gosse, alors je lui fous juste deux grosses tapes dans le dos. Et, surprise, il en est très bien ainsi. David se calme, l´autorité est assumée et la vie continue. Cela me rappelle un incident semblable qui s´est produit lors de notre séjour à l´OVE d´Autrans lors de la tournée précédente. Là, c´étaient trois mômes français du centre (9 – 11 ans)  qui ont fait une fugue le dernier jour de notre séjour. L´OVE a alertée de suite la gendarmerie, qui a lancée les recherches. A la tombée de la nuit les gamins sont revenus d´eux mêmes. Penauds. Le surveillant, un jeune gars, leur faisait passer un savon – genre discours direct et franc, deux baissaient la tête reconnaissant par là leur faute, le troisième, il pouvait avoir 10 ans, restait planté là, le regardant d´un air narquois, moqueur, manifestement insoumis. Comme ça arrive ix fois avec David et les autres ados. Moi, j´ai l´avantage de pouvoir réagir spontanément dans le cadre de nos activités. J´augmente le tempo de la musique, je fais faire des pompes, ou je fous une série de grosses tapes dans le dos dans le rythme de la danse que l´on est en train de danser. J´assois mon autorité. Là, le moniteur n´avait pas tout cet éventail d´interventions physiques – outils pédagogiques. Il ne pouvait que discuter. Mais le fugueur ne voulais pas, ou n´était pas en mesure de discuter. Le môme n´a pas arrêté de le provoquer de son sourire insolent. Le gosse a fini à l´hosto le soir même, sous les médicaments...

Mardi était un grand jour. Initialement, lorsque nous n´avions pas assez de dates de concerts, nous avions lancé des appels désespères de tous les côtés pour en trouver. Collette et Bielka ont assiégées la mairie de Montreuil qui a fini par nous prêter gracieusement la salle du Parc Montreau. Elles en ont profité pour ameuter toute la communauté des Roms roumains de Montreuil, qui se sont mobilisés pour participer à l´organisation de l´événement, et la salle fut pleine! Pleine de Roms de la périphérie parisienne, qui se sont déplacés pour notre concert! Bien sûr, les Roumains d´Hanoul étaient en première partie, mais cette fois-ci nous les avons fait aussi intervenir dans notre spectacle à nous. Nous leurs avons montrés quelques pas de danse et les avons inclus dans notre groupe. Hélas, il n´y avait pas de sono. La salle était très grande et le son acoustique ne convenait pas du tout à ce genre d´endroit. Mais l´essentiel c´était la présence de tout ce public rom, venu soutenir notre démarche. J´ai remarqué parmi les spectateurs aussi quelques uns de mes anciens collègues musiciens roumains. J´étais vraiment très touché qu´ils soient venus. Cela ne se porte pas forcément dans le milieu, et j´en revenais pas... Il y avait aussi plusieurs caméras, photographes, il devrait y avoir de bonnes traces... On est rentrés très tard. Le matin debout de bonne heure pour quitter le foyer et partir enregistrer avec les Ogres de Barback à Sannois. Départ matinal. On fait un crochet par Nanterre qui nous hébergeait gratuitement (je ne sais toujours pas comment Marianne a réalisée cet exploit) pour prendre une dizaine d´enfants du Centre Aéré qui allaient participer en tant qu´observateurs de notre séance d´enregistrement dans le cadre d´ateliers d´éveil musical qu´ils fréquentaient.

 

Après s´être pommés sur l´autoroute malgré nos 3 GPS,  on a fini par arriver à bon port et investir le studio. C´était super sympa. L´ingénieur du son était une crème, les Ogres des agneaux, et tout s´est très bien passé. Au lieu d´y passer la journée, on a bouclé ça en 2 heures et on a pu partir s´installer dans notre nouveau lieu d´accueil – un ancien internat à Nanterre. Un endroit pittoresque, avec des dortoirs séparés par des bacs. L´essentiel était que l´on y fut tout seuls. Jeudi repas offert au restaurant avec l´équipe de la Fnasat et le soir une rencontre avec les Brésiliens à Aubervilliers. Miro et Marcela nous ont apportés un soutient physique considérable. Nous avons pu déléguer sur eux pour pouvoir s´absenter afin de participer à la séance de travail à la Maison de l´Europe sur l´interpellation du Conseil de l´Europe par rapport à la situation des Roms. Miro est parfait dans son rôle de moniteur – éducateur tzigane. Il a les compétences artistiques et le vécu nécessaires pour s´imposer face aux jeunes, et je sais qu´il a fait passer un bon savon aux ados en mon absence. En plus de ça il a fait le guide à la Tour Eiffel, il a fait la cuisine pour tous avec Marcela, a acheté des clopes et nous a encore donné trois magnifiques costumes cousus de ses mains. Il ne fait aucun doute que sans cet investissement humain extérieur, que ce soit au niveau de l´organisation – Marianne, Johann, Zol, toute l´équipe d´Aubervilliers et de Rennes, et au niveau de l´accompagnement physique au jour le jour (Cécile, Julie, Mélanie, Miro, Seb), nous ne serions pas en mesure de réaliser cette entreprise. Sur Paris il nous restait encore la journée du vendredi avec deux séances scolaires très sympa à Courbevoie. L´après midi j´aurais voulu passer voir les gosses mendiants roms bulgares que nous avons découverts avec nos petits prés du Parc de la Villette dans des conditions abominables lors de notre escapade aux Études Tziganes. Mais nous devions partir avec Hélène à la Maison de l´Europe, et, j´avoue, je commençais à être complètement épuisé.

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La séance de travail sur la préparation de l´interpellation de la présidence française du Conseil de l´Europe était intéressante, bien qu´un peu déconcertante, comme toutes ces manifestations intellectuelles aux quelles nous ne sommes pas habitués. Dernière nuit sur Paris. Samedi départ pour Rennes. Nous quittons Miro et Marcela qui doivent honorer un gala tombé à la dernière minute. Nous emportons Johanna, la fille de Collette. A Rennes nous retrouvons Johann, Zol, Alan et toute une bande de potes qui nous attendent au gîte. Initialement nous étions à la recherche d´une possibilité d´hébergement gratuit sur Rennes – municipalité, associations, prêtres tziganes, etc. Mais finalement rien ne s´est avéré  réalisable et Johann a trouvé ce gîte pour 1 500 euros. C´était parfait. Dans les bois, à l´écart de tous, avec une grande cuisine pro à notre disposition et les frigos remplis par la Banque Alimentaire. Le gîte était rénové, nickel neuf. Il fallait faire un peu de route pour retrouver la MJC de Bréquigny ou se passaient toutes nos interventions, mais c´était jouable. Dimanche nous sommes partis sur la côte Atlantique à la découverte de l´océan. Cela nous a fait beaucoup de bien. La découverte de la mer est toujours un moment unique à vivre et à partager. Dés lundi les spectacles pour les scolaires ont commencés à raisons de deux par jour. Ara more fait toujours rage (chant tzigane de notre CD appris par les élèves en amont de notre spectacle). Un accueil et des conditions exceptionnelles. Une résidence digne des stars. Mardi on a eu FR3 qui a fait un super reportage pour les infos du soir. Mercredi nous avions un break. Juste un direct à la radio à midi et une rencontre musicale en fin d´aprés-midi. Jeudi nous voulions prendre la route de suite après le concert. Donc rangement du gîte, un direct à la TV de Rennes aux infos de 18 heures ou nous sommes rejoints par DJ Tagada. Ignace de son nom, il nous énerve d´abord avant même de venir par ses incertitudes par rapport à son arrivée, que nous attribuons à des manières de stars, mais on se goure complètement et il nous surprend dés son arrivée par sa gentillesse et sa sincère émotion. Le soir – le concert. De nouveau salle comble. Sur scène tous donnent le maximum. Un grand moment. Vers 3 heures du mat adieux et départ après avoir chanté le Happy Birthday à Johann pour ses 33 ans. Problème – comment faire le trajet Rennes – Kežmarok d´une seule traite (2000 km), avec seulement 2 chauffeurs, sans être en infraction par rapport à la législation? Solution – on fait appel à Sylvain, un pote chauffeur de bus qui a conduit jusqu´à Paris, ensuite nos 2 chauffeurs se sont relayés jusqu´à Kežmarok. Les retours sont en général sans problèmes. Tout le monde dort. Il en est de même cette fois-ci. Le matin on a réussi à mettre les filles du sud dans un bus direct pour Krtíš, ce qui m´évite de faire encore une journée de route. Tout le monde va se coucher pour dormir 20 heures d´affilé. Moi, je fonce à Humenné (200 km vers l´Ukraine) pour un concert solo...

 

Après – tournée

De suite après notre retour de France nous sommes attendus pour un direct à la télé pour la demi-finale du fameux reality show de la TV Markíza – Slovensko má talent.  

Ce qui veut dire „la Slovaquie a du talent“! Un vrai show à l´américaine avec une audience nationale à tout casser! Tout cela a commencé vers le mois de juillet. Des différentes agences de spectacles nous ont relancées à plusieurs reprises, mais à chaque fois je refusais, ne voulant pas nous exposer aux regards ingrats des médias, pas forcément très tendres dans ce genre d´exercices. Jusqu´à ce que la directrice de la production en personne ait pris rendez-vous avec nous à Bratislava pour me convaincre de participer. Elle a promis de respecter une certaine décence, ne pas exploiter le côté bassement folklo tzigane et ne pas entraver notre intimité. Tout cela a été tenu et respecté par la suite. Heureusement. Car, sinon Hélène, qui était résolument opposée, aurait fait démonstration de ses capacités dissuasives... Un autre argument en faveur de la participation, était tout simplement le contexte déplorable dans le quel nous évoluions à ce moment là - d´énormes difficultés relationnelles avec l´entourage immédiat lors des répétitions, etc. Mais, en mûrissant ma décision, l´essentiel fut que c´était une occasion unique de montrer notre travail au grand jour et  de motiver nos jeunes. Je savais pertinemment que dans ce genre d´émissions il y aurait des séquences tournées en milieu familial, intime, et j´espérais pouvoir montrer les conditions dans les quelles vivent ces gamins.  La suite des événements m´a donné raison, mais cela, je ne pouvais pas le savoir initialement. Après un premier casting à Košice fin juillet et un second au mi septembre, nous fumes admis à la demi-finale. La production a tenu compte de notre tournée d´automne et nous a programmées pour un direct à notre retour de France. Ce n´était pas plus mal, car nous aurons l´avantage de disposer d´un collectif ayant évolué ensemble durant les 20 jours précédents. Nous sommes rentrés samedi et exactement une semaine après nous étions à Bratislava pour le direct du dimanche. En tout nous étions dix demi-finalistes – des solistes et aussi des groupes. Il y avait de tout. Des champions de karaté, du rock acrobatique, des musiciens, acrobates, un magicien, un jongleur avec balle de foot, et même un petit garçon qui rotait des mots entiers et qui a atteint avec ça une notoriété nationale.... Mais tous ont passés les éliminatoires, et certains  étaient d´un  niveau professionnel international  indéniable – 30  fois champions du monde des arts martiaux, 15 fois champions d´Europe de rock, etc. Donc, parvenir à ce niveau, être parmi cette élite était déjà un succès certain. Notre groupe de demi–finalistes était considéré comme le plus fort de tous ayant participé au concours.  Nous sommes venus pratiquement avec la même formation que lors de la dernière tournée française, plus deux petits et deux grands. Hélène me conjurant de ne pas se montrer devant  les caméras, mais ce n´était vraiment pas possible, malgré mes efforts désespères je ne parvenais pas à me cacher des objectifs. Le plus drôle c´était lors du tournage de ces fameuses scènes en milieu familial. Ça se passait une après-midi de septembre, une petite équipe de tournage a débarquée dans le bidonville de Velká Lomnica, avec les effets de foule que l´on peut imaginer.. et j´avais beau essayer d´être discret, étant le seul blanc parmi plus de mille gosses tziganes en transe, il m´était impossible d´éviter la caméra, comme je l´avais promis à Helena. Helena craint toujours d´être desservie par les médias et a horreur de montrer ce côté miséreux des Roms, dont les médias, il faut bien le dire, sont très friands et n´hésitent pas à en abuser.. Mais en occurrence, le reportage était très bien fait. Il n´a fait que montrer à tout le pays que ces gosses qui ont si gentiment dansés et chantés dans de magnifiques costumes vivaient dans des conditions relevantes du Moyen Âge! Et c´était cela que je voulais parvenir à réaliser! Deux journées de répétitions sur le plateau de tournage ont donc précédées le direct de la soirée du dimanche. Tout ce temps passé en coulisses avec les autres participants, nos concurrents, était rempli de moments de communications et d´échanges comme on en a l´habitude lorsque nous sommes à l´étranger, mais là, c´était en Slovaquie, et je n´en revenais pas de voir mes compatriotes se comporter de la sorte. Vraiment, sans aucun ambages, tous étaient très sympa, simples, visiblement prenant du plaisir à partager ces moments avec nous. Nos gosses, Matej en tête, étaient pareils à eux mêmes, désinvoltes face aux plus grandes stars nationales, prenant du plaisir à être là et rayonnant la joie de vivre communicative autour d´eux. La première répétition par contre, fut désastreuse. C´est souvent le cas avec nous. Manque de concentration, il n´y avait pas l´adrénaline du direct, le metteur en scène était plutôt désemparé devant notre médiocre prestation. Mais il y avait aussi sacrément de quoi améliorer. Alors, branle bas le combat, répétition forcenée dans les couloirs de l´hôtel, tout le monde tombe de fatigue, de sommeil, il faut que le gardien de l´hôtel vienne nous dire de s´arrêter pour que l´on s´arrête. Tous les détails sont revus et corrigés. Tous doivent savoir exactement ce qu´ils ont à faire, à la seconde près. Tout en gardant le côté naturel, spontané, tzigane. Pour cela nous avons un spécialiste en la matière – Matej. Impossible de prévoir ses réactions au moment des faits, alors plusieurs alternatives sont mises en place pour essayer d´être prêts à tout. Le lendemain rebelote. Répétition sur le plateau. Ça va mieux. Au petit matin je suis parti acheter deux paires de pantalons et chaussures pour Matej et son frère qui n´en avaient pas. L´aprés-midi, à la générale en costumes, Matej découvre qu´il a enfin un pantalon à lui et des chaussures neuves pour la première fois de sa vie! Il casse littéralement la baraque! Avec une énergie incroyable il prend possession de la scène et en mets plein la vue à toute l´équipe de tournage. Maintenant il faudrait encore qu´il puisse refaire la même chose le soir. Tenir jusqu´à dix heures du soir après toute la journée d´hier et tout le travail d´aujourd´hui. Au soir, nous sommes en pleine forme. Tout le monde est excité par le jeu. L´enjeu est de taille. Le gagnant emportera 3 millions de couronnes slovaques, environ 100 000 euros. Ça fait rêver, mais on garde aussi la tête sur les épaules. Il y a très peu de probabilité que nous parvenions jusqu´à ce stade là. Des intérêts multiples se conjuguent et la production doit assurer ses engagements vis à vis de la direction. Et puis, objectivement, le gagnant est désigné par les SMS des spectateurs, et vrai ou non, je ne pense pas que notre groupe soit en mesure d´emporter le gros lot. Mais déjà parvenir à ce stade de l´émission est plus qu´honorable. Tout le monde est excité, aucun signe de fatigue n´est perceptible. Les petits, les grands, tout le monde est concentré et veut donner le meilleur de soi même. Quand même! Tout le pays regarde ce direct et personne ne pourra se cacher derrière qui que ce soit, tous vont passer le grand examen devant plus de 70% d´audience nationale. Nous avons concocté un programme spécial pour l´occasion. Vu, que juste avant notre passage en direct il y aura le fameux reportage sur les conditions de la vie des enfants du groupe chez eux, dans les bidonvilles, nous avons préparés une entrée en la matière avec quelque chose qui surprend par rapport à ces images crues – un début avec de la musique classique – un extrait du poème symphonique Shéhérazade de Nicolaï Rimsky-Korsakoff, en faisant allusion au côté oriental, hindou des Roms, et au côté féerique des contes de fées, que ce soit avec Shéhérazade ou notre fée Kesaj. La chorégraphie fut mise au point juste peu de temps avant. Manuela étant malade la veille, c´est Andrejka qui prend sa place au pied levé. Le solo est tenu par Janka, on apporte encore quelques améliorations juste avant de monter sur scène. Tout sera bien respecté et interprété. Ensuite on poursuit avec To sara, un chant rom actuel, parlant de la vie errante des Tziganes. Faute de temps, nous ne pouvons en chanter que la moitié, et nous enchaînons avec Adelko, une danse donnant une large place à une démonstration de bravoure avec les claquettes des garçons. On arrive à la dernière minute à rectifier les tempos, devenus à la longue intenables. Les détails sont en place, et on arrive à la surprise finale – après la fin Matej relance le tout en courant au devant de la scène, il rappelle Stano et refait un magnifique tour de claquettes pour finir en apothéose. C´est un formidable succès. Nous sommes tous très contents, tout le monde a mis le pacquait. Personne n´a flanché. On a fait le maximum de ce que l´on pouvait faire. Les réactions du jury sont unanimes et très positives. Les personnalités le composant, relèvent personnellement nos qualités, et nous sentons bien que c´est sincère. Après nous il  y a encore quatre concurrents et c´est le moment de la décision finale. Le décompte des SMS s´arrête et on annonce les résultats. Parait-il que les comptes sont très serrés. Le jury n´annonce pas les chiffres exacts des votants (ce qui porte à croire que la décision ne relève peut être pas des spectateurs..), il annonce seulement les deux premiers à passer en final. Nous ne figurons pas parmi ceux là. On accuse bien le coup. Malgré le fait de s´être pris au jeu,  nous sommes bons joueurs et nous partons de la scène la tête haute avec le sourire... En coulisses l´atmosphère est pareille. Tout le monde est content d´avoir donné le meilleur de soi même, on se félicite les uns les autres, et la vie continue. On plie les bagages et départ pour Kežmarok que nous atteignons vers les 4 heures du matin.

Les lendemains sont euphoriques, glorieux. Nous recevons que des compliments de tous les côtés. Et ce n´est pas peu dire, car en milieu tzigane on ne se gêne pas pour exprimer son point de vue, surtout s´il est désagréable. Et là, que du positif. A l´unanimité, les Roms, comme les non-roms nous ont plébiscités et nous ont exprimés leurs soutient. Au niveau des contacts officiels le message est passé aussi. Nul ne pourra dire que dans les bidonvilles il ne se passe rien de bon. Les jeunes qui y habitent  sont aussi capables de s´investir, s´engager, et malgré ces conditions désastreuses sont capables de réaliser des exploits et d´apporter du bonheur à de nombreux spectateurs. Ça, nous le savions depuis longtemps, depuis que nous nous produisons sur les scènes internationales. Maintenant, on le sait aussi chez nous, en Slovaquie. Inutile de dire que lorsque je reviens le lendemain au bidonville pour prendre les gosses à la répétition, ils manquent de peu de renverser la voiture, tant la ferveur est grande, tant tout le monde voudrait s´engouffrer dedans. Même un bus ne serait pas assez grand pour les amener tous! Les répétitions reprennent encore plus frénétiquement qu´avant. Qui ne voudrait pas partager cette fierté d´être tzigane au grand jour? Ça change par rapport à ce qu´il y avait avant, et c´est bien ainsi, les efforts n´ont pas étés vains. Bien qu´en bout de forces, nous reprenons encore les répétitions. Nous avons encore un spectacle dans l´école ou vont les enfants de Kubachy (pas d´eau, pas d´électricité, pas de chemin d´accès...).  On le fait la semaine suivante. Cela se passe très bien. Nous sommes très bien reçus. Pareil, comme à la télé, pour les gosses c´est un grand moment que de se présenter devant les siens sous un bon jour. Nous proposons la même chose à l´école de Velká Lomnica. Le directeur accepte de nous recevoir, après l´avoir assuré et rassuré que nous ne voulons rien de rien pour le spectacle, même pas un verre d´eau, on nous laisse faire notre prestation pour le plus grands plaisir de tous ceux qui font partie du groupe et vont à cette école. Nous avons encore à Kežmarok la visite inopiné de la plénipotentiaire du gouvernement aux communautés roms, Anina Botošová, qui vient d´elle même vers nous et intervient personnellement auprès du maire afin qu´il nous donne un local de répétitions. Il promet des finances et des locaux lorsqu´on va s´occuper des anciennes casernes soviétiques laissées à l´abandon. Qui sait?... Le directeur de la TV Markíza nous appelle personnellement pour nous demander s´il peut donner nos coordonnées à une grande fondation caritative slovaque pour qu´ils  puissent nous financer. Les Ogres acceptent que nous participions au Zénith avec eux le 8 avril prochain. Des contes de fées? Non, car nous n´avons toujours pas où répéter, il fait froid, les colonies sont pleines de boue, et il faudra aller au Zénith pour trouver un endroit vivable pour jouer et danser un peu...