EĽRO

JF Texturia
 
 
EĽRO - Festival Európskeho ľudového remesla v Kežmarku sa za pomerne krátku dobu vypracoval na uznávané podujatie medzinárodného rangu, s účinkujúcimi z celého sveta a s patričnou diváckou odozvou. Pre nás je to "náš", domáci festival. "Náš" možno celkom nie, lebo sa nepodieľame na jeho organizácii, ale náš domáci, určite áno, veď v Kežmarku sme predsa doma. Aj sme pozývaní, aspoň občas... a zakaždým je to pre nás aj pre našich divákov menšia udalosť. No a keď nie sme pozvaní, tak sa zase diváci, a početní, pýtajú, prečo? Čo im odpovedať? Sami  nevieme...
Ale treba povedať, že zakaždým keď sme tu účinkovali, tak to bolo veľmi milé a sympatické, cítili sme sa ako doma, veď aj doma sme...
 
ELRO - Le Festival de l´Artisanat Traditionnel est devenu au fil des années un événement notoire de portée non seulement régionale, mais aussi internationale, tellement est devnue grande sa renomé, et tellement cosmopolites sont les participants venant des divers pays. C´est un festival organisé par la municipalité de Kežmarok, donc pour nous, un "festival maison". Mais ca ne veut pas encore dire que nous y sommes comme chez soi... On nous appelle, de temps en temps... A chaque fois notre production équivault a un petit événement, et a chaque fois que nous n´y sommes pas, les spectateurs nombreux, décus de ne pas nous voir, demandent - pourquoi? A vrai dire, on ne sait pas quoi leur dire...
Ceci étant dit, toutes les fois que nous y sommes passés, c´était tres sympa, et nous nous y sentions comme chez nous, normal, puisque nous sommes chez nous...
La derniere édition en date du Festival, celle du 11 juillet 2020 était particuliere. Du fait de la situation exceptionnelle due a la pandémie, la manifestation n´a pas pu avoir lieu dans sa forme habituelle, il était impensable de réunir des dizaines de milliers de visiteurs sur un périmetre aussi petit, alors les organisateurs ont opté pour une mini représentation du festival, juste avec des groupes locaux et pour un public tres restreint. Nous fumes invités, et volontiers nous avons participé a l´événement. Puisque c´était un festival "maison", autant venir en nombre, nous étions pas loin de la cinquantaine... Les foudres de Helena étaient assurées... Et pas que celles de Helena. Le ciel s´y est mis tout aussi, et nous avons du attaquer notre prestation sous une pluie battante. Heureusement, la scene était couverte, et l´absence du public ne nous a pas dérangé le moins du monde. Comme a l´accoutumée, nous avons envoyé une "sauce d´enfer", et il a fallu que la foudre vienne obliger les organisateurs d´interrompre la production. Il y avait quand meme quelques vaillants et téméraires spectateurs qui ont tenu avec nous jusqu´au bout, ils étaient ravis, tout comme nous, on a passé une excellente apres-midi... Singing in the rain.
les excellentes photos sont toujours signées Ján Kučkovský
 

2024

KESAJ TCHAVE
 
Nedeľa, javisko na hrade
 
Kesaj tchave je rómsky súbor, ktorý vznikol v Kežmarku pod vedením Ivana Akimova a jeho manželky Heleny. Súbor združuje rómske deti z východného Slovenska, ktoré prostredníctvom hudby, tanca a spevu prezentujú svoju kultúru a tradície. Kesaj tchave je známy svojou energiou a autenticitou, ich vystúpenia sú plné života a radosti. Projekt je nielen umeleckou platformou, ale aj sociálnym programom, ktorý podporuje vzdelávanie a integráciu rómskych detí do spoločnosti. Súbor účinkoval vo viacerých filmoch a dokumentoch. Aj v týchto dňoch nakrúcajú s veľkou produkciou v uliciach Kežmarku.
 
Dimanche, le scène du château
 
Kesaj Tchave est un groupe rom, qui a été créé à Kežmarok sous la direction de Ivan Akimov et de son épouse Helena. L'ensemble réunit des enfants roms de la Slovaquie de l'est, qui à travers la musique, la danse et le chant présentent leur culture et leurs traditions. Kesaj Tchave est connu pour son énergie et son authenticité, leurs spectacles sont pleins de vie et de joie. Le projet est non seulement une plateforme artistique, mais aussi un programme social, qui soutient l'éducation et l'intégration des enfants roms dans la société. Le groupe s'est produit dans plusieurs films et documentaires. Durant ces jours ils tournent avec une grande production à Kežmarok. 
 
 
Au Festival de l´Artisanat traditionnel Elro 2024, de Kežmarok, tout a été à l'envers. Au lieu de la canicule, il y avait une grosse pluie. Les spectateurs qui auraient dû nous regarder d ́en bas, se sont retrouvés avec nous en haut, pour être à l´abri des intempéries, et mieux profiter du spectacle, en en étant partie prenante sur scène. Et pour le retour nous avons pris le bus au lieu du train, car un arbre est tombé sur les rails... Mais tout s'est très bien passé, trempés, avec le sourire sur les lèvres, nous avons affronté le destin, et le destin nous a souri…
Mais voyons ça en détail, et tout n'était pas aussi simple que ça en avait l´air. En effet, une grosse canicule s'est abattue sur tout le pays, avec des orages extrêmes, qui ont déjà provoqué leur lot de dégâts, dans certaines régions, catastrophiques. Donc c'est avec une grosse appréhension et aussi crainte certaine, que nous voyons s'approcher l'heure du festival. La veille, samedi, il faisait pas loin de quarante, et des pluies diluviennes ont provoqué des glissements de terrains et des inondations aux conséquences tragiques pas loin de chez nous. 
Comment allait-se passer la journée du dimanche, avec notre passage en début d'après-midi ?! S'il fait trop chaud, ce ne sera pas jouable, s´il pleut, il en sera de même. 
En raison des horaires de train nous étions obligés de nous grouper déjà relativement tôt, vers 11 h, et à midi et demi nous sommes partis à pied sur le site du festival, au Château de Kežmarok. Les foudres tonnaient aux alentours, quelques grosses gouttes tombaient par-ci par-là, mais le gros orage s'est arrêté juste avant Kežmarok, le ciel ne nous est pas tombé sur la tête, du moins pour le moment. Nous sommes arrivés à l´avance, tant mieux, car il fallait que je retourne illico à l´école chercher les costumes des filles qu´elles ont oublié de mettre dans la voiture. Ne pas oublier Cyril, qui a promis de venir, et il faudra lui donner un passe, il doit nous attendre quelque part, il n´a pas pris son téléphone...
Pendant ce temps tout le monde s´est changé à l´école communale, en prenant soin de bien déposer ses vêtements, pour se changer rapidement ensuite après le spectacle, pour réussir à attraper le train de 14h49, car apres il n´y en aura d´autres que deux heures plus tard. En allant au château, nous nous arrêtons dans une pizzeria, je commande 4 grosses pizzas, que récupérera ensuite Zdeno, en rentrant en vitesse pour prendre le train. 
Pour une fois, il y a un couple de parents, Zdeno et Božena, qui ont trois enfants dans le groupe, le petit Zdenko, Klement et Jadranka, qui nous accompagnent. Ce n´est pas plus mal, comme ca il y deux adultes lorsque je dois m'absenter pour des causes diverses, comme pour chercher les costumes ou Cyril, par ex. C'est l'heure de commencer. J´ai réussi à garer la voiture, ce qui n´est pas évident avec la grosse affluence des visiteurs, et je cours vers la scène du château rejoindre les nôtres. Je les cherche dans la cour du château, devant la scène, et je ne vois personne. Pour la bonne raison que tout le monde, les spectateurs et les artistes, tous sont montés sur la scène qui est couverte, pour se protéger de la pluie, qui bat son plein et qui n´est pas prête de s'arrêter. Bon, du moment qu´on est a l´abri, on peut tenter quelque chose. 
La présentatrice, une vieille connaissance, nous propose de faire le spectacle en position inverse, c´est - à- dire, non face aux gradins, qui sont vides, mais sur scène, le dos aux gradins, face à la scène, face aux spectateurs qui sont là, comme nous à se protéger de la pluie. Nous réagissons aussitôt, et nous nous installons, en plaçant le synthé et les spectateurs en arrière fond de la scène, et les jeunes vont danser devant nous, comme ca nous serons dans la même configuration que lorsque nous sommes en répétitions, et je pourrais diriger tout en jouant, ce qui est appréciable. Toujours ce quotient d ́adaptation particulier aux Roms, qui fait que tout ce qui est banal est compliqué, mais par contre tout ce qui est compliqué est banal, fait que sans le moindre problème tout le monde s'adapte à ces conditions pour le moins inhabituelles, et nous lançons le spectacle comme si rien n´était, malgré la pluie et les orages qui grondent de tous les côtés. 
Ça donne quelque chose d'assez loufoque, mais très intense, car les spectateurs sont d'emblé partie prenante du spectacle, étant placés à nos côtés, parmi nous. Au moment de passer à la partie dansante du public, lorsque nous invitons les gens à danser avec nous, il n´y a pas le moindre problème, car tout le monde est déjà sur place, prêt pour la grande farandole tsigane dont nous avons le secret, et dont nous abusons de plus en plus, pour le plus grand bonheur de tous. Il y a parmi les spectateurs aussi notre ami Ján Kučkovsky, excellent luthier qui répare nos instruments, mais aussi très talentueux photographe, grâce au quel nous aurons consigné en images cette après-midi sortante des sentiers battus.  Le son est a l´image de l'ingé son, inexistant, absent, n´étant pas disposé à coopérer, alors on fait avec, donc sans. On envoie une bonne petite heure de spectacle, bien écervelée, avec des fous rires et des  improvisations tant au niveau des acteurs que des spectateurs. On finit un peu avant 14h30, si on se dépêche, on pourra encore attraper  le train pour Lomnica. Alors vite, il n´y a pas une minute à perdre, se changer en vitesse, et filer à pied à la gare, sous la pluie, j'amènerai les filles en voiture, les garçons prendront les pizzas en route et on se retrouvera tous à la gare. La petite Maria n'arrive pas à retrouver son pantalon, elle en a les larmes aux yeux, je la laisse avec Roman, avec ses tout petits, je reviendrais les chercher plus tard, peut-etre qu´on arrivera a retrouver son pantalon d'ici là. Ceux de Rakusy attendent les deux voitures qui doivent les ramener, je fonce à la gare pour acheter les tickets de train. Mais à la gare, il n´y a personne. Il ne reste que dix minutes avant le départ du train. Je fonce de nouveau dans la ville chercher les gars. Zdeno, en tête du convoi des petits, tous trempés, m ́apprend qu ́ils ne sont pas arrivés à trouver la bonne pizzéria, se sont perdus... sur un chemin de tout ce qu'il y a de plus simple, on est passé par là il y a deux heures en allant au spectacle. Le banal est compliqué, le comoliqué est banal... Je retrouve les plus grands un peu plus loin, pas très enthousiastes, car trempés, à se traîner sous la pluie. Je leur crie de se dépêcher, on a encore trois minutes pour attraper le train et je file à la gare. Lorsque j'arrive enfin, la langue pendue, au guichet pour payer, la préposée me dit qu´il n´y aura pas de train, car l'orage a fait tomber un gros arbre sur la voie, et il faudra attendre quelques heures avant que le trafic reprenne. Bon, changement, repli sur l ́école, je fonce chercher Roman, ses petits, les instruments, les costumes et Maria, qui n´a toujours pas retrouvée son pantalon, et on se retrouve tous à l'école, pour se sécher, avaler les pizzas, et attraper le bus qui doit partir dans quinze minutes. Ça sera plus cher, mais au moins tout le monde pourra rentrer. Il ne reste qu'à décharger la voiture, et ramener Roman et sa marmaille, avec Maria pour qui j´ai trouvé par miracle un pantalon dans notre réduit aux costumes.  Trempé, moi aussi, je réussi enfin à rentrer chez moi, pour me changer et prendre la route pour Nitra, où je dois passer un examen médical le lendemain. Il y a près de trois heures de route à faire, heureusement que mon fils Alex prend le volant car cela aurait été un peu de trop de conduire après tout ce bazar...
 
 

 

EĽRO 2015

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