La Parcelle a profité de la venue au camp de Saint-Menet de Kesaj Tchavé, groupe de jeunes musiciens, chanteurs et danseurs roms de Slovaquie, pour poser quelques questions à l’un de ses membres – Tomach – et à son fondateur – Ivan Akimov. Interview.
D’où venez-vous ? Comment a été fondé Kesaj Tchavé ?
Tomach : J’ai 14 ans et je viens de Slovaquie, comme tous les autres membres du groupe. Mais nous venons de villages différents, comme Kezmarok, Loznica… Pour la plupart, nous vivons dans des bidonvilles.
Ivan Akimov : La groupe a débuté en 2000 dans le bidonville rom de Kezmarok. Au départ, il s’agissait d’aider, à travers la danse et la musique, les jeunes Roms en difficulté.
Comment définissez-vous votre spectacle ?
Tomach : Nous jouons de la musique tsigane, mais avec une influence disco. Nous nous inspirons de la musique actuelle, de nos chansons préférées, des tubes que nous écoutons en Slovaquie. Pareil pour la danse : c’est un mélange de chorégraphies traditionnelles et actuelles.
Ivan Akimov : Il existe entre eux une vraie dynamique de groupe. Nous suscitons la motivation, et ils font le reste.
Jouez-vous souvent ?
Tomach : Nous présentons souvent notre spectacle à l’étranger, cinq à six fois par ans. Nous jouons plus souvent dans d’autres pays que chez nous, surtout en France, en Autriche, en Italie…
Avez-vous d’autres activités que le groupe ?
Ivan Akimov : Nous avons fondé une école tsigane, un collège, où les enfants peuvent aller jusqu’au bac. Les Roms vivent dans une extrême pauvreté, on ne sait pas trop quoi faire. Cette école est un premier pas.
Quelle est la situation des Roms en Slovaquie ?
Ivan Akimov : La pauvreté est endémique. Il y a de plus en plus de problèmes car la pauvreté est de plus en plus extrême. Et pas seulement pour les Roms. Il n’y a rien, pas de travail, alors tout le monde devient méchant.
Voyager dans d’autres pays européens ne vous donne pas envie de vous installer ailleurs ?
Ivan Akimov : Non, cela ne nous donne pas envie de partir. Malgré tout, nous sommes bien là-bas, chez nous.
Propos recueillis le 6 avril par Séphora Gorgan.