Latcho Divano

 
 

L’ambition du festival Latcho Divano (« le bel échange » en langue romani) est de mettre en lumière les cultures tsiganes dans toutes leurs richesses et leurs diversités et de profiter d’un moment festif pour porter le débat sur la voie publique, faire partager les luttes et les témoignages, sensibiliser un public toujours plus large et toujours plus nombreux.

L’objectif du festival est de faire découvrir au grand public les différents aspects et origines des cultures tsiganes grâce à des manifestations artistiques et culturelles, ainsi que des actions plus militantes pour lutter contre les préjugés à l’égard des Roms.

 
 
Partant pour Marseille la nuit, nous y arrivâmes, même en roulant doucement en fin de mâtiné. Sur le Vieux Port nous découvrons une quinzaine de bénévoles en train d’essayer vainement de planter des piquets du chapiteau de cirque qui doit nous abriter les jours suivants. Visiblement, ce n’était pas leur tasse de thé, ils avaient du mal à ne pas rater les piquets, sans parler de les enfoncer dans le sol. A ce train c’était mal parti. Nos jeunes ont d’abord observé, amusés, ces déboires, pour se retrousser les manches et planter tout ça avec une aisance de pros du marteau et de la pelle. Leur adresse à manier les lourdes massues était impressionnante, digne des concours internationaux.  Cette première scène était un peu à l’image des jours qui allaient suivre. Nous étions très bien accueillis par une équipe très sympa, toute à notre service, mais qui manquait visiblement d’expérience, ce qui se traduisait par certains détails qui en s’accumulant nous  ont amenés à un état de fatigue prononcée. On ne pouvait rien reprocher à personne, mais nous manquions vraiment de temps et d’air de repos et d’intimité personnelle, nous devions quitter les chambres dès 10 heures, pour ne revenir qu’avant minuit sans avoir ou se poser entre temps, le chapiteau étant trop public pour y trouver de quoi se poser vraiment ne serait-ce que quelques instants. Ce qui était vraiment dommageable, c’est le manque de communication par rapport au festival. Le public était clairsemé, visiblement l’info n’est pas passée dans les médias et ne sont finalement venus que des initiés. C’est dommage, car je pense que nous avons fait de bons spectacles, les conditions scéniques et acoustiques étaient pas mal, non plus. Idem pour la sortie sur les squats, personne n’était prévenu, mais nous avons quand même fait notre intervention devant la seule famille présente à ce moment-là. Dès le premier spectacle nous avions à déplorer un incident entre Stano et David et Viktor. Les deux derniers se tenaient plus ou moins bien, mais c’était juste à la limite de l’insolence, et Stano n’était pas non plus à cent pour cent. Pendant le spectacle le survêtement de Stano a disparu, il a accusé David et Viktor de le lui avoir volé. J’ai dit quelques mots et je les laissais avec Helena dans le coin qui nous servait de vestiaire, espérant que cela passerait tout seul. Erreur. Juste après les avoir laissés, on entend un bruit d’objets qui tombent et d’une bagarre. Je fonce sur place, tout le monde est excité, Helena s’est interposée, mais n’a pas pu empêcher un début d’altercation. Nous sommes après le premier spectacle, épuisés, énervés, il y a énormément d’autres choses à gérer que cela, des petits à surveiller, ranger, etc., alors j’interviens au raccourci , j’envoie une bonne baffe à David (je regrette ce genre de réactions, mais il n’a pas arrêté de me provoquer depuis le début de la tournée – toujours en retard jamais prêt, apathique sur scène, balade sur le toit de l’hôtel, vitre cassée, etc.) et je dis à Stano qu’il a failli à ses devoirs d’instructeurs et de jeune adulte responsable. David s’est apparemment calmé assez vite, Stano par contre encore le lendemain au petit déjeuner fait sa forte tête, refusant devant tout le monde de communiquer en nous narguant de plus belle. Bon, on lui dit de faire ses bagages et attendre le prochain bus pour Bratislava. Bien sûr ça fait désordre et désappointe tout le monde, surtout les petits qui suivent tout ça sans rien laisser échapper. Il est vrai que de pareilles situations, nous en avons connues plus d’une, et, la fatigue aidant, nous n’avons plus l’énergie nécessaire pour gérer le superflu, on a assez de quoi faire avec l’indispensable pour la survie de la tournée. Stano s’étant à maintes reprises manifesté comme changeant d’attitude et de comportement d’une minute à l’autre, nous le laissons faire son choix et s’assumer. Nous comprenons très bien que ce ne sont que des réactions à sa situation personnelle qui est très compliquée, mais physiquement, ni mentalement d’ailleurs, nous n’avons pas assez de ressources pour gérer tout cela. Bien que son absence subite ne pourrait pas être sans retombées directes sur le déroulement de la tournée, son investissement étant sans mesure, mais  c’est, hélas, vrai aussi dans le sens contraire, parfois il a l’art et la manière de pourrir la situation. C’est pourquoi nous sommes amenés à réagir d’une manière aussi radicale et que nous assumons à l’unanimité, Hélène, comme moi. Donc il attend en bas de l’auberge de jeunesse avec son sac de voyage le prochain bus pour Bratislava, à moins qu’il se mette d’ici là à revoir un peu d’un œil critique ce qui s’est passé. Nous enchaînons avec les spectacles, comme prévu. Ça se calme un peu, je passe sur les détails, mais ça recommence quand même. Stano s’assagit, David et Viktor sont mis sur la touche pendant un spectacle, ce qui n’est pas forcément la meilleure solution, vu que l’on a besoin de tout le monde, mais on fait dans l’action, il n’y a pas le temps de trop analyser, de toutes façon si quelqu’un ne veut pas bosser au spectacle, il n’a qu’à rester à la maison. Au bout de deux jours ça passe, mais on s’en serait bien passé, ça use inutilement et n’est pas du tout souhaitable comme exemple pour les petits et les nouveaux. Dimanche soir nous quittons Marseille, malgré les quelques déboires c’était un excellent festival, de très bons contacts, de très bons spectacles. C’est aussi notre première expérience sous chapiteau. Ce concept permet un contact privilégié avec le public et donne envie d’approfondir la question. Il est évident, qu’au vu de la faible fréquentation du public, financièrement  nous ne pouvions espérer rien de plus que ce qui a été prévu à la baisse. Cela nous laisse encore un bon point d’interrogation sur la couverture de la tournée, car à Paris tout était encore à découvrir.
 
 

L'ASSOCIATION LATCHO DIVANO (L.2-1050516&3-1021276) PRESENTE CE SPECTACLE

Coproduction MARSEILLE-PROVENCE 2013, Capitale Européenne de la Culture

Temps fort du 6ème Latcho Divano, festival des cultures tsiganes, Kesaj Tchavé (« les enfants de la fée »), c'est d'abord une histoire humaine démarrée en 2000 dans les bidonvilles roms de Kezmarok en Slovaquie. D'abord créé par Ivan Akimov, artiste et éducateur, pour aider, à travers la musique et la danse, les jeunes Roms en difficulté, le groupe a rapidement conquis un vaste public en Slovaquie, puis en République Tchèque, Hongrie, Pologne, Suisse, France... Leur répertoire, fait sur mesure, se compose des chansons préférées des jeunes, des tubes issus du répertoire actuel slovaque mais également des textes plus traditionnels. Kesaj Tchavé ce sont aussi et surtout des danseurs et danseuses qui métissent à merveille chorégraphies traditionnelles et tendances plus actuelles, soit une trentaine d’artistes sur scène... Le tout concourt à créer un spectacle hautement coloré, à l'énergie et à la joie irrésistiblement communicatives !

Ivan Akimov, qui a recueilli et guidé ces jeunes hors des bidonvilles, présentera également l’action sociale et pédagogique de Kesaj Tchavé : des échanges entre les artistes et le public ponctueront le spectacle, pour une rencontre généreuse et unique avec cette troupe hors du commun !

LATCHO DIVANO, festival des cultures tsiganes, du 28 mars au 8 avril 2013 à Marseille

Istres – présentation pour classes de Cham au collège, 3 avril 2013

Istres – échanges et repas avec association de quartier, 3 avril 2013

Istres – Spectacle au Carneval de l´école de Guin, 3 avril 2013

Istres – Spectacle pour les scolaires, Magic Mirror, 14h, 4 avril 2013

Istres – Spectacle tout public, Magic Mirror, 18h, 4 avril 2013

Marseille – Spectacle scolaire pour la Maternelle de la Révolution du Mois de Mai, 5.4.2013

Marseille – Présentation devant le Pavillon M, 5 avril 2013

Marseille – Intervention sur le terrain des Gens du voyage de St. Menet, 6 avril 2013

Marseille – Spectacle tout public, Espace Julien, 6 avril 2013

 

 

(mis en ligne le 05/04/13)

Culture tzigane au Magic Mirrors

Trente sept jeunes artistes Roms âgés de 9 à 20 ans, ont fait le spectacle hier (jeudi 4 avril) au Magic Mirrors devant d’autres jeunes spectateurs, issus des collèges et lycées de la Ville, venus découvrir la culture tzigane, à travers le chant, la musique et la danse.

L’association Kesaj Tchave, créée en 2000 par Ivan Akimov, musicien professionnel et Helena Akimova, éducatrice de rue s'est fixée pour objectif d’aider les jeunes Roms en difficulté. 

Sollicité par l’association l’ADDAP 13, dans le cadre de la prévention de l’enfance en danger a répondu pour les aider à trouver des lieux de villégiature et capables de les accueillir en représentation. 

Leur spectacle est le mélange de la tradition d’une communauté ancrée dans une représentation musicale émotive, mais aussi modernisé par des musiques actuelles. Tradition et modernité pour cette troupe itinérante qui a pu rencontrer en amont le centre social des Quartiers Sud, ont pu participer au carnaval de l’école Gouin, ont découvert le centre ancien et les abords de l’étang de Berre. Quatre jours passés à Istres et une dernière représentation de leur spectacle ouvert à tout public hier soir (jeudi 4 avril) à 18h.

 

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Foncez faire le plein de joie avec Késaj Tchavé

Des musiciens, des chanteurs, des danseurs, de jeunes roms débordants de vie et de joie... ça crève les yeux et le chapiteau de latcho divano. On profite d'abord de l'arrivée sur le j4, l'ouverture sur la mer, et hop un bol d'air frais, puis on se réfugie sous le chapiteau avec l'ondée et là ils arrivent tous avec toutes leurs couleurs et toute leur envie et là indiciblement on commence à se tortiller, à taper du pied, des mains, envoûtés que nous sommes par le tournis des grandes jupes de neufs jeunes esméraldas, par les voix qui chantent à l'unissons le plaisir d'être en vie... C'est la fête, il y a clairement une entente, des jeux entre eux, une famille qui vient là partager ce qu'il y a de désir et de fierté d'appartenir à ce peuple qui danse. La complicité se lit dans tous les gestes, les rires, les petites tapes, et ça fait du bien de les voir prendre tant de plaisir à être ensemble. Cette jeunesse ravive en nous une flamme, l'énergie des enfants qui s'en va avec l'entrée dans la vie adulte... on se laisse entraîner pour une danse, une heure... si ça pouvait être une vie...

Vous l'aurez donc compris je vous pousse à foncer ce week-end avec vos enfants, vos amis, tous ceux que vous aimez, découvrir ce spectacle joyeux et pétillant de vie !

Steph

Samedi 4 avril : 15h et 19h
Dimanche 5 avril : 15h et 18h
Sous le Chapiteau Latcho Divano – Esplanade du J4

 

 

 

Latcho Divano : Festival des cultures tsiganes

Du 28/03/2013 au 08/04/2013 - Marseille - Tous publics

Latcho Divano, un pont unique entre les deux Capitales Européennes de la Culture : Marseille et Kosice (Slovaquie). Un festival à découvrir du 28 mars au 8 avril 2013.

 

Pour sa 6èem édition, le Festival Latcho Divano (« le bel échange », en romani) investit de nombreux lieux culturels à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône. Parce que de l'ignorance naissent la peur et le rejet, le Festival propose une semaine d'évènements aussi festifs que militants, grâce à une programmation qui transcende les domaines artistiques. Autant de passerelles vers la découverte de toutes les cultures tsiganes : spectacle musical,expositions, films et documentaires, rencontres, débats, mais aussi des stages pour partir à la découverte de la langue romani, la cuisine ou les danses tsiganes...

Le festival propose une programmation mettant à l'honneur la Slovaquie, dont Kosice partage avec Marseille le titre de Capitale Européenne de la Culture.

Au programme de ce volet slovaque : une exposition originale mêlant photographies et écrits, résultat d'une résidence artistique d'un mois à Kosice en janvier 201 3 (celle-ci sera également présentée au Festival des Minorités dans le cadre de Kosice 201 3 - Capitale Européenne de la Culture), ainsi qu'une projection-conférence animée par les journalistes du Centre Médiatique Rom (MECEM), agence de presse rom unique en son genre. Mais aussi la venue des Kesaj Tchavé, collectif emblématique de jeunes musiciens et danseurs roms de Slovaquie, dont l'histoire est riche d'enseignements... Les Kesaj Tchavé donneront des représentations dans plusieurs villes du département afin d'aller à la rencontre d'un public toujours plus large, et tout particulièrement vers la jeunesse. Vous retrouverez aussi des projections de fictions et documentaires, du flamenco, des initiationsà la langue Romani mais aussi aux cuisines tsiganes...

Le « Romano Dives » (Journée Internationale des Roms le 8 avril) conclura le festival par une grande fête gratuite sur le square Léon Blum, avec des animations pour tous ainsi qu'un concert des Hongrois de Parno Graszt. 

 

www.journalzibeline.fr/programme/a-lheure-tzigane/

 

La Parcelle - Journal des Gens du Voyage

« MALGRÉ TOUT, NOUS SOMMES BIEN CHEZ NOUS »

Taulier-2-redLa Parcelle a profité de la venue au camp de Saint-Menet de Kesaj Tchavé, groupe de jeunes musiciens, chanteurs et danseurs roms de Slovaquie,  pour poser quelques questions à l’un de ses membres – Tomach – et à son fondateur – Ivan Akimov. Interview.

D’où venez-vous ? Comment a été fondé Kesaj Tchavé ?

Tomach : J’ai 14 ans et je viens de Slovaquie, comme tous les autres membres du groupe. Mais nous venons de villages différents, comme Kezmarok, Loznica… Pour la plupart, nous vivons dans des bidonvilles.

Ivan Akimov : La groupe a débuté en 2000 dans le bidonville rom de Kezmarok. Au départ, il s’agissait d’aider, à travers la danse et la musique, les jeunes Roms en difficulté.

Comment définissez-vous votre spectacle ?

Tomach : Nous jouons de la musique tsigane, mais avec une influence disco. Nous nous inspirons de la musique actuelle, de nos chansons préférées, des tubes que nous écoutons en Slovaquie. Pareil pour la danse : c’est un mélange de chorégraphies traditionnelles et actuelles.

 

Ivan Akimov : Il existe entre eux une vraie dynamique de groupe. Nous suscitons la motivation, et ils font le reste.

Jouez-vous souvent ?

Tomach : Nous présentons souvent notre spectacle à l’étranger, cinq à six fois par ans. Nous jouons plus souvent dans d’autres pays que chez nous, surtout en France, en Autriche, en Italie…

Avez-vous d’autres activités que le groupe ?

Ivan Akimov : Nous avons fondé une école tsigane, un collège, où les enfants peuvent aller jusqu’au bac. Les Roms vivent dans une extrême pauvreté, on ne sait pas trop quoi faire. Cette école est un premier pas.

Quelle est la situation des Roms en Slovaquie ?

Ivan Akimov : La pauvreté est endémique. Il y a de plus en plus de problèmes car la pauvreté est de plus en plus extrême. Et pas seulement pour les Roms. Il n’y a rien, pas de travail, alors tout le monde devient méchant.

Voyager dans d’autres pays européens ne vous donne pas envie de vous installer ailleurs ?

Ivan Akimov : Non, cela ne nous donne pas envie de partir. Malgré tout, nous sommes bien là-bas, chez nous.

Propos recueillis le 6 avril par Séphora Gorgan.

 

Latcho Divano Espace Julien

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