Quartier d´été
Rennes – Festival Quartier d’été, animation à 18h, Parc des Glayeules, 15.7.2010
Rennes – Festival Quartier d’été, spectacle à 20h, Parc des Glayeules, 15.7.2010
Rennes – Festival Quartier d’été, spectacle à 00h, Parc des Glayeules, 16.7.2010
Rennes – Festival Quartier d’été, spectacle à 14h30, Parc des Glayeules, 16.7.2010
Le Festival des Quartiers d’été à Rennes a été contracté par Yepce, ils sont plutôt sympathisants de notre démarche, lorsqu’ils apprennent nos déboires européens ils font le maximum pour réajuster le tir. Nous sommes logés dans un gîte, à l’écart de tout et de tous. C’est parfait. Après le gymnase, plus que parfait. A 14h pile nous sommes à la balance. C’est une grosse scène, Shantel qui doit passer après nous est une pointure et ça ne rigole pas avec la sono. Tant mieux. Bien que notre sonorisation laisse quand même un peu à désirer, finalement c’est en place et nous repartons au gîte pour une petite heure de repos avant le spectacle. Sur place une montagne de bouffe nous attend grâce aux bons soins de la Banque alimentaire via Yepce. On amorce une cure de nutrition intense pour les petits qui ont de sérieuses carences à ce niveau. Ils n’arrêtent pas de s’empiffrer, et c’est bien, ils sont venus pour! Inutile de dire que le repos est juste symbolique, nous retournons sur les lieux du festival, des loges dignes de ce nom nous attendent.
Le spectacle commence à l’heure prévue. C’est encore un peu tôt, le public continue à affluer, et peu à peu l’espace devant la scène se remplit des quelques quatre milles spectateurs prévus. Je ne suis pas satisfait à 100%. Sans doute l’effet du troisième jour se fait sentir, ça pourrait être un peu plus enjoué à mon goût. Il faut dire aussi que notre répertoire ne correspond pas précisément à ce genre de manifestation où des mélodies plus dansantes, plus occidentales dans leur conception et arrangements sont attendues. Mais le public réagit plutôt bien et les journalistes qui viennent nous rejoindre tout de suite après pour une conférence de presse impromptue sont enthousiastes. Nous restons pour assister au spectacle de Shantel, un DJ allemand aux allants balkaniques qui produit un spectacle honnête, professionnel, correspondant parfaitement aux attentes du public et des organisateurs.
En coulisses, nos jeunes sympathisent naturellement avec les musicos, plutôt sympas, et Shantel aussi se joint à ses heures perdues. Ce genre de rencontres peut être intéressant, donner lieu à des échanges des deux côtés. Yepce fondait quelques espoirs dans ce sens. N’oublions pas que les rencontres avec les Ogres, Tagada, étaient initiés par eux. Mais là, c’était à la va vite, bien que certains musiciens étaient plutôt de connivence. Après la partie spectacle une projection sur écran géant devait avoir lieu, mais la pluie et le vent l’on rendue impossible et les organisateurs nous demandent si nous sommes d’accord pour remettre ça encore pour une heure après minuit pour palier au mauvais temps. Tous tombants de fatigue, mais tous partants pour un répété. Sans doute on avait tous le même sentiment d’inachevé comme moi sur notre premier passage, et nous étions ravis de pouvoir revenir sur scène, malgré la fatigue, pour en remettre une bonne couche. Une pluie fine a clairsemée un peu le public, mais il y avait encore pas mal de monde lorsque nous remontons un peu après minuit sur scène. C’était en même temps un défi, que de revenir après le gros son et la machinerie Shantel. Hélène est bien sûr contre, craignant un déboire. Mais nous y allons comme un seul homme et tout se passe très bien. Bien que avant nous il y avait encore un autre groupe local dans le genre rap, slam, qui a allumé le public à fond, et je me demandais encore comment nous allons faire pour relancer ça. Comment ? Avec du classique Kesaj. Rythme à fond, engagement à fond, dynamique sans retenue, pas d’économie, la transe. Une descente en plein milieu du programme dans le public, malgré un accès pratiquement impossible et un service d’ordre mentalement absent. Tout le monde danse dans une ronde géante en plein milieu de la nuit. La totale. A la fin on titube de fatigue. D’épuisement. Mais aussi de satisfaction. Il y en a qui ont carrément vomi tant ils se sont donnés à fond. Lorsque nous sortons de scène je ne peux pas m’empêcher de songer à ceux qui croient dur comme du fer que les Tsiganes ne sont que des bons à rien, paresseux, incapables de travailler. Je n’en connais pas beaucoup qui auraient été capables de fournir les mêmes efforts, autant d’énergie, que nous ces derniers jours. On a tous bossé comme des malades… Et dire qu’il y en a encore qui doutent de la portée pédagogique de nos actions…
Retour au gîte pour une reprise nocturne du régime ultra calorique. Après minuit et après tout ce que l’on vient de donner l’appétit est encore plus féroce, tout le monde s’en donne à cœur joie. Nutella, saucisson, bananes, coca. Le lendemain, grasse mâtiné, petit déjeuner très tardif avant un spectacle en après-midi sur une scène adjacente du festival dans une dynamique honnête, nous aussi on peut être parfois professionnels…