Les enfants de la fée rom Kesaj

 
Michaela Kroková / Foto : Adriána Vančová
juin 2024
 
Rempli d´une indomptable énergie, le groupe de danse Kesaj Tchave de Slovaquie a fait danser le mercredi 15 mai le Kampus Hybernská à Nové Mesto à Prague. Mais il n´est pas resté dans la capitale plus que ça – „les enfants de la fée rom Kesaj“ ont pris après le spectacle la direction de la France, où ils étaient attendus pour une tournée de dix jours.  
„Nous n´avons pas fondé le groupe avec l´intention de percer dans le show business. L´idée maîtresse était que les jeunes des bidonvilles puissent participer à des répétitions de danse, qu´ils puissent être partie prenante de quelque chose“ parle des débuts Ivan Akimov, qui a fondé l´ensemble il y a plus de vingt ans, et qui le dirige avec son épouse jusqu´à nos jours.
Mais le succès a su trouver les Kesaj Tchave – ses membres, originaires des bidonvilles des environs de Poprad et de Kežmarok, en Slovaquie, ont derrière eux des centaines de spectacles, chez eux et à l´étranger, ils ont donné des concerts en Autriche, en Allemagne, en Suisse, en Italie et en France, ils se sont produits au festival hongrois Sziget ou dans la célèbre salle l´Olympia à Paris. Et justement, en France, Ivan Akimov a été promu, il y a neuf ans,  pour son engagement de longue date dans les milieux culturels, Chevalier de l´Ordre du Mérite National.  
„Je suis très honoré, mais la plus grande récompense pour nous est, lorsque nous arrivons dans une osada, et tout le monde crie : Tonton Ivan, nous aussi, on veut venir!“ . La récompense m´a bien sur fait plaisir, parce que la question si ce que ce que je fais a un sens, je me la pose tous les jours, et comme ça je vois que ça a un sens et que je peux continuer„ a dit alors pour les médias Akimov. 
 
Jeter un coup d´œil derrière l´horizon
„Nous nous sommes levés à cinq heures du matin et nous avons répété dans le bus. Nous avons pris du plaisir à nous produire, le public était avenant, les spectateurs ont participé, c´était une joie,“ décrit le chef de la chorale le passage du mois de mai par Prague. Avant le spectacle il y avait dans les locaux du Kampus Hybernská la projection du documentaire Kesaj Tchave du régisseur Jozef Banyák.  
Sous le titre „Les Nouvelles d´Alain“ a été publié en France en 2012 la BD des auteurs renommés, le photographe Alain Keler, le scénariste et dessinateur Emmanuel Guibert et le graphiste Frédérique Lemercier.
Trois ans après a vu le jour au Festival International Un Monde le film Jenica et Perla de la documentariste Rozalia Kohoutová, qui a été sélectionné pour le prix de Pavel Koutecký. Y ont particpé les enfants de Kesaj Tchavé, avec la musique d´Akimov.
„Je ne suis pas une sorte d´enseignant sévère, l´important c´est que ça plaise à tout le monde. Avec les enfants du groupe nous sommes une bonne bande de copains, j´apprécie énormément leur grande authenticité“, dit le musicien. 
Mais lui, ainsi que son épouse Helena se rendent très bien compte, qu´ils ne peuvent pas changer fondamentalement la vie des enfants du groupe. „Lorsque nous rentrons du spectacle à la maison, nous revenons à nouveau dans le bidonville, où il y a un point d´eau pour mille personnes. Je ne suis pas riche, je ne suis pas un homme d´affaires, je suis un homme tout ce qu´il y a d´ordinaire. Mais nous essayons au moins de leur montrer d´autres directions, d´autres horizons, vers lesquels ils pourraient se diriger“, explique Akimov.