Stage a Buno, février 2016
Publié le 20 février 2016 par intermedes
photos Jean-Francois Donati
Samedi et dimanche: Aven Savore avec les Kesaj Tchavé au château de Buno
C’était un week end très attendu; le point de rencontre des enfants et des animateurs de tous nos lieux d’activité: bidonvilles et quartiers
Nous étions 50 le samedi et encore plus de 30 le dimanche , pour une résidence / répétition avec les Kesaj et Ivan Akimov.
Bien sûr , cela rentre dans un projet: celui de « Aven Savore » de constituer parmi nos enfants et équipes de ressources en chant et en danse pour nous associer aux spectacles et tournées des Kesaj. Avec des représentations en vue et rencontres en Mars et Juin.
Un challenge de faire groupe et équipe entre nous. Avec tant de cultures et des langues différentes.
D’abord la vie commune, l’organisation; mais aussi l’emploi de la danse et du chant comme langage commun . Comme dit Ivan, ce qui compte « D’abord être ensemble, avant toute chose ». La danse est une voie pour y parvenir.
Une véritable pédagogie est mise en place pour y parvenir:
§ Constituer d’abord un groupe de référence, habitué et responsabilisé: les fondations
§ Mettre en oeuvre une pratique ininterrompue: l’échauffement
§ On ne parle presque plus; « le faire prend le dessus »: l’immersion
§ Le langage non verbal est pris en compte: l’expression
§ Aller chercher et inclure tous ceux qui sont à la périphérie: l’invitation
§ Valoriser chacun, le mettre au coeur du groupe: la valorisation
§ Créer un vécu, une identité collective: l’identification.
Nous y reconnaissons la Pédagogie Sociale
Au bout des deux journées, avec ces enfants de tout âge et de tous horizons, Ivan réussit à mettre en scène une matrice d’un spectacle vibrant et inventif. On la tient presque notre représentation(:-)) Merci Ivan !
Au milieu de tout cela, le Chantier de Pédagogie Sociale a choisi de se réunir aussi à Buno ce dimanche. Occasion de dialogues et idées partages avec les YEPCE et Kesaj.
Laurent Ott
photos Jean-Francois Donati
Danser avec Ivan et les Kesaj Tchave.
Le week-end dernier les Kesaj Tchave étaient au château de Buno pour une initiative commune avec les Robinson.
Si j'ai bien compris les Kesaj Tchave sont une troupe de danse et chant tzigane de Slovaquie. Ils sont en partenariat depuis quelque temps avec le Robinson et ils ont le projet de créer une troupe mixte Kesaj-Robinson et de produire avec cette nouvelle troupe un spectacle en France.
Dimanche je me suis rendu à Buno pour participer à la réunion du chantier de pédagogie sociale et on m'a proposé d'assister dans l'après-midi à une répétition de cette troupe qui commençait à exister depuis la veille. J'ai accepté.
Dans un langage traditionnel on dirait qu'Ivan est le directeur de la troupe. Dans les faits en le voyant agir et interagir je l'appellerais plutôt un animateur et un entraîneur : animateur parce qu'il éveille l'âme collective du groupe et entraîneur parce que, avec sa fougue, il entraîne l'énergie de chacun et de tous.
D'abord il met de la musique et les gens commencent à bouger, à danser : les Kesaj, les Robinson, les spectateurs. Une ambiance se crée : un milieu commence à vivre. Puis Ivan se met à jouer d'une sorte de balalaïka, il appelle les siens et les autres et à partir de ce moment-là tout se passe par la musique et par l'index droit d'Ivan. Les danseurs trouvent leur place, chacun la sienne. Les anciens aident les nouveaux à trouver leur place : le gens se poussent, se déplacent, s'organisent, bougent, dansent et chantent. L'ensemble n'est pas ''irréprochable'', il est tous simplement vivant et harmonieux. Ivan chante, joue et regarde : il voit l'ensemble et chacun et avec son doigt montre à chacun la place qu'il va prendre dans la chorégraphie.
Il existe l'expression obéir au doigt et à l’œil. Dans le cas d'Ivan et des Kesaj c'est un peu l'opposé : l’œil voit l'évolution du groupe et imagine la place de chacun, le doigt invite, autorise chacun à prendre sa place, les anciens comprennent et aident les nouveaux à le faire. J'ai vu l’enchaînement autorité, autoriser, être auteur se mettre en place tout naturellement.
Bien sûr Ivan est un homme : il arrive qu'il se trompe dans ses intuitions. Cela peut créer des frustrations, des ressentiments. Ou bien tout simplement le groupe ou les danseur font autre chose et la vie continue.
Au fur et à mesure les danseurs entraînent les spectateurs dans le vortex.
Je pensais d'assister à une répétition et en fait j'ai participé à la création d'un spectacle et c'était magique. J'étais spectateur, je suis devenu acteur et puis auteur d'une création collective.
Tito
photos Julie Manent