Tournée slovaque

 
 
 
 

od 28 minúty :

www.rtvs.sk/televizia/archiv/12957/154022#1683

 

Prešov

Vendredi 20 avril

10h représentation pour les scolaires, Divadlo Alexandra Duchnoviča

18h représentation tout public, Divadlo Alexandra Duchnoviča

(rencontres avec le public possibles après les représentations)

 

Kežmarok

Lundi 23 avril

10h représentation pour les scolaires, Mestské kultúrne stredisko

12h réception à l´Académie hôtelière

rencontres avec le public

sortie osada

 

Bratislava

Jeudi 26 avril

10h représentation scolaires français, DK Lúky, Petržalka

rencontres et échanges avec scolaires

visite de la ville

Vendredi 27 avril

10h représentation scolaires slovaques, DK Lúky, Petržalka

17h ou 18h représentation tout public, DK Lúky, Petržalka

 

 

La Compagnie est tributaire des financements publics et privés, dans la mesure où notre activité n’est pas marchande et où nos tarifs et cotisations sont fixés pour être accessibles à tous. Les subventions publiques pour la culture, la jeunesse et l’éducation sont en chute libre et nous faisons face à de grandes difficultés. Mais nous sommes déterminés à partir : les équipes artistiques et techniques de la Compagnie s’investissent avec conviction et sans compter dans ce projet, pour porter là-bas le spectacle et ses rencontres.  

À PROPOS DE VOTRE PARTICIPATION : LA RÉDUCTION D'IMPÔTS

Cela vous donnera droit à une réduction égale à 66 % du montant versé. Par exemple :

 

  • un don de 50€ ouvre droit à une déduction d'impôt de 33€. Coût réel pour vous : 17 €
  • un don de 500€ à une déduction de 330€, etc.

 Pour les entreprises, la déduction fiscale sera de 60% (Cf : articles 200 et 238 Bis du Code Général des Impôts). Plus d'infos ici

 

TAMÈRANTONG! est une Compagnie créée en 1992, qui monte des spectacles "pas-vraiment gambadons-gaiement-dans-la-forêt-nous-y-trouverons-peut-être-des-champignons". Elle travaille à Paris-Belleville, Mantes-la-Jolie et Saint-Denis et forme des troupes d’acteurs qui rassemblent des enfants et adolescents de toutes origines sociales et culturelles et des adultes professionnels.

Les créations de TAMÈRANTONG! réactualisent les contes et légendes traditionnels en les plongeant dans le grand bazar de l’actualité planétaire. Ses spectacles sont des envolées fracassantes et cartoonesques dans le folklore du territoire mondial : le bout du monde au coin de la rue. Ils fédèrent un large public, hétéroclite et multi-générationnel, de 5 à 97 ans.

Retrouvez notre page HelloAsso

www.helloasso.com/associations/compagnie-tamerantong/collectes/tamerantong-en-slovaquie

 

Mercredi 18 avril : arrivée des enfants à Presov

Jeudi 19 avril : montage + repérage des enfants au Théâtre Alexander Duchnovič + répétition générale

Vendredi 20 avril : 10h représentation pour les scolaires + 18h représentation tout public (rencontres avec le public possibles après les représentations).

 

Samedi 21 avril :  grasse matinée, sieste

 rendonnée au Paradis slovaque ou visite du Chateau de Spiš (Spišský hrad)

Dimanche 22 avril : visite de Kežmarok, rencontre Kesaj Tchave, mise en place du spectacle du lundi

Lundi 23 avril :  10h représentation pour les scolaires de Kežmarok, 12h réception a l´Académie hôteliére, rencontres avec le public, 15h osada

 

Mardi 24 avril : départ pour Bratislava + montage

Mercredi 25 avril  : repérage des enfants au Dom Kultury Luky + répétition générale

Jeudi 26 avril : 10h représentation scolaires français + rencontres et échanges avec scolaires et/ou visite de la ville

Vendredi 27 avril: 10h représentation scolaires slovaques - 17h ou 18h représentation tout public

Samedi 28 avril : départ pour la France

 

 


La Compagnie TAMÈRANTONG! est une compagnie française de théâtre créée en 1992, qui monte des spectacles avec des jeunes de toutes origines sociales et culturelles, et des adultes professionnels.

Les créations de Tamèrantong!  fédèrent un large public, hétéroclite et multi-générationnel, de 5 à 97 ans.

En avril, nous décollerons pour la Slovaquie pour y tourner notre spectacle Cigánka Lorda Stanleyho :

 Le vendredi 20 avril, nous serons au Théâtre Alexander Duchnovič de Prešov pour 2 représentations en slovaque (scolaire : 10h,  tout-public : 18h), puis nous poursuivrons notre route à Kezmarok et à Bratislava où nous jouerons au Dom kultúry Lúky v Petržalke les jeudi 26 (1 représentation en français) et le vendredi 27 (2 représentations en slovaque) dans le cadre de l'annuel Festival des minorités organisé par la Fondation Milan Simecka.

Ce projet de tournée en Slovaquie est un symbole d’espoir, une expérience européenne multiculturelle fondatrice, pour tisser des liens fraternels entre la jeunesse française et slovaque. La tournée sera ponctuée de rencontres artistiques et d’échanges autour des problématiques de la différence et du vivre ensemble, avec le public des représentations.

 

Veuillez trouver ci-joint deux documents d'information supplémentaires.

Nous serions ravis si vous pouviez vous joindre à nous et partager l'évènement.

 

MERCI! 

 

Nous sommes tous des slovaques de saint denis, 

nés en afrique carpathique, a paris, bucarest,  

dansant dans la rue, dans la vie, en bosnie, sous la cathedrale, dans la montagne, 

des tsiganes blancs, des blacks roms, des rooms gypsy, 

meme a ivry ou a a saint denis, 

peu importe, puisqu´on est vernis, pied nus, 

RER H D, tram T, 

Saint Denis, Rakúsy


 

Du Mexique à la Slovaquie

 

À la Plaine Saint-Denis, ces artistes en herbe reviennent tout juste de Slovaquie, où ils·elles se sont rendu·es, en avril, à l’invitation des Kesaj Tchavé – une troupe complètement déjantée de jeunes artistes roms. « C’était magnifique », souffle Oumerah, 15 ans, les yeux pétillants. Là-bas, elle et les autres ont interprété La Tsigane de Lord Stanley, une pièce qui raconte l’histoire d’amour contrariée entre un lord et une gitane. Un « conte insurgé », qu’ils portent sur scène depuis cinq ans, déjà. Sauf que, cette fois-ci, les choses étaient un peu différentes. « On voulait jouer devant la communauté tsigane et les enfants, donc on a décidé de se lancer dans une langue slave », raconte le plus naturellement du monde Christine Pellicane. Oui, ça se passe comme ça, chez Tamèrantong!. En quelques mois, les vingt et un gamins de la troupe ont donc complètement réappris la pièce… en slovaque ! À l’arrivée, direction Bratislava, Presov et Kesnaroc, où ils ont fait sept représentations en douze jours. Dont l’une au beau milieu d’un « osada », l’un de ces villages-ghettos où vivent les Roms slovaques. « On a joué en plein air, tout le village était là. C’était assez “kusturikien”, comme ambiance ! reprend Christine Pellicane. Après la représentation, on a fait un grand cortège musical, avec les Kesaj Tchavé, qui menaient la danse, Tamèrantong! qui les suivaient, la musique à fond, les Tsiganes qui chantaient avec nous... Et les gamins qui étaient des stars. »

Causette, juin 2018

Aurélie Durand

 

 


Début juin 2018. Juste de retour de notre dernière tournée française, je pioche dans les papiers et documents relatifs à celle-ci. Je tombe sur l´intervieuw de la radio Line 16. Ils ont fait un chouette reportage sur nous à l´issue de notre spectacle de Nice. Avant, ils m´avaient envoyé l´émission qu´ils ont fait sur les Tamerantong il y a deux ans. Mais ce n´est que maintenant que j´ai le temps de l´écouter en entier. L´émission se finit par : Et nous avons un rêve, c´est d´aller jouer en Slovaquie…

C´était en 2016, et nous voilà en 2018. Le rêve s´est réalisé. Les jeunes de Tamerantong sont allé en Slovaquie. Aussi simple que ça. C´est super. Je réalise en toute modestie que je suis devenu un réalisateur de rêves. Ou plutôt un coréalisateur, puisque c´est une coproduction TMT – Kesaj qui est derrière ce projet surréaliste. „TMT - Kesaj – réalisateurs de vos rêves! Rêvez, nous faisons le reste…“

C´est génial. J´en suis d´autant plus heureux, que ce rêve, les Tamerantong le méritent amplement. Par les pouvoirs qui ne me sont pas conférés, et avec les compétences dont je ne jouis absolument pas, je proclame solennellement, haut et fort, que vous, les Tamerantong!, braves gens du peuple du 9 – 3, vous avez fait tellement pour les Tsiganes, Roms, Manouches, Voyageurs, Gypsy, Bohémiens et autres romanos du secteur, que vous méritez plus que quiconque une petite récompense pour tout ce que vous avez accompli ces dernières années en baladant la Tsigane et son lord Stanley sur les tréteaux de France et Slovaquie. Ce rêve tsigano - slovaque, ce petit extrait de paradis rom sur terre, c´est ce qu´il y a de mieux que nous pouvions vous offrir. Nous n´avons pas de mérite particulier, car à côté de la minutieuse préparation de TMT, ou tout était carré et programmé au cm près, il y avait aussi pas mal d´imprévus, de peut-être que, on verra. Il faut rester quand même rationnel, et ne pas tout prévoir… et c´est dans ces imprévus, à Rakusy, avec les publics divers et variés, avec les Kesaj, que le rêve a pu prendre corps.

Mais il y a eu des apnées… qui auraient pu virer au cauchemar. Par ex. la salle vide deux jours avant le premier spectacle. Bonjour les dégâts. Tous ces gamins qui apprennent pendant 6 mois les textes en cette langue impossible qu´est le slovaque, et vont se retrouver à jouer devant 20 pékins. Quelques sueures froides, deux ou trois coup de fil, et la salle se remplit. De braves préposés de la municipalité de Prešov, juste après les élections régionales il est impossible de refuser l´invitation de son Président de Région, et l´autre moitié de la salle – les gamins du pire ghetto tsigane d´Europe Centrale, le Lunik IX, nos élèves de Košice. Là, ca tournait au cauchemar. Il aurait fallu mettre „Arbeit macht frei“ au dessus de l´entrée du Théâtre d´Alexandre Duchnovič, cela correspondrait plus à l´ambiance du moment. Et puis la magie TMT opère. Un petit miracle survient, le lord, la tsigane et les gadjitos font un excellent boulot, le slovaque est plus que slovaque, et l´accent français fait le reste. Bouche bée, et les coeurs sur la main. les spectateurs de cette première représentation, ennemis jurés en entrant, sortent transformés. Vraiment. On croit rêver…

Ce fut pareil pour toutes les autres représentations. A chaque fois, je craignais des réactions appropriées, c.a.d. non appropriées, avec quelques incivilités élémentaires de la part du public, constitué de jeunes slovaques, naturellement portés sur la risée et la défience envers leurs concitoyens roms. Du moins c´est ce que je croyais. Je me suis gouré. Sur toute la ligne. Bien fait pour moi. Il n´y a pas eu le moindre petit incident de ce genre à déplorer. Comme quoi, il ne faut pas croire à tout ce que l´on vous raconte dans les journaux. On n´est pas tous fashos en Slovaquie. Pas plus qu´en France. Tant pis pour la télé qui raconte n´importe quoi.

Au départ, je ne voulais trop aller dans un bidonville. Nous y sommes déjà allés tellement de fois, avec nos spectacles, avec des étrangers, avec des visiteurs, des photographes, des cinéastes… pour voir, pour repartir. Cela ne me disait pas grand chose. Mais il était évident, que pour les TMT c´était un passage essentiel. Il fallait qu´ils voient comment c´est, quelle est cette réalité qu´ils ont mis sur scène au cours des quatre dernières années, qu´ils voient ou vivent leurs copains des Kesaj. Pas de préparatifs particuliers. C´est pas la peine. Plus on prépare, plus ca foire. Juste un coup de fil avec le caïd du coin. C´est ok, il n´y aura pas de problèmes, le service d´ordre sera assuré. Du moment que la météo est potable, on peut y aller. On mise sur un service minimum. Quelques extraits de la Tsigane et c´est tout. Ne pas s´attarder, repartir tout de suite... Et bien sur, c´est tout le contraire qui se produit. Pratiquement tous les mômes et les jeunes du bidonville sont là, devant la petite scène du Centre liturgique aéré qui officie en ces lieux, et qui, sympa, nous prête ses locaux comme vestiaires. Les spectateurs, les Roms, sont littéralement scotchés devant l´intervention des TMT. Le temps s´est arrêté. On est hors espace, quelque part entre la France et les Indes étérnelles… Nous sommes dans un rêve. TMT joue en Slovaquie. La Tsigane, le Lord, les gadjitos, tous sont là, au milieu des Roms, des tsiganes, au milieu des siens. Le 93 et les Carpathes, en ligne directe. Il est évident, que ca ne peut pas finir comme ca, c´est le moment ou jamais de faire un tour à travers tout le bidonville (2 700 personnes quand même), pour que tous voient les français, pour que les français voient. Et participent. C´est parti. On va faire un défilé instantané. On y va. Les Kesaj devant, suivent les TMT et tous les spectateurs, aux quels s´ajoutent les fans du moment au passage devant leurs cabanes. On part en chantant la chanson des TMT. Merde, il n´y a personne pour la chanter. Tous les Kesaj ne la connaissent pas, les TMT n´ont pas l´habitude de ce genre de production, autant c´était bien parti, que maintenant c´est complètement foireux. Comment qu´on va défiler sans musique, sans chant, comme des quelconques militants CGT sans voix ni musique pour haranguer la foule des grands jours du bidonville. Ca tourne à la cata. Mon royaume pour un landau. Un landau avec la sono. Les dieux cléments ont fait que la poussette des TMT était de la partie (ce qui n´était absolument pas prévu, pas plus que le reste), alors il suffit de lâcher les décibels à fond, et le cauchemar vire de nouveau au rêve. C´est reparti. Maria et Stanka, les ados-divas des Kesaj en tête du cortège, je les suis avec quelques fidèles Kesaj en ramassant au passage tout ce qui est à porté de ma main, le service d´ordre n´est pas en reste, tout le monde danse, chante, les mamies s´en donnent à coeur-joie, les bébés et les pépés rigolent. Tout le monde est heureux. A l´arrière de la procession Djab assure. On est pas à la montagne, il ne peut pas jouer aux chamois, alors il n´y a pas de dégâts, tout baigne. On n´a pas à compter le temps, on est pas pressés, on fait comme ca vient, et naturellement, après le tour de l´osada, on regagne les vestiaires pour repartir, sous les applaudissements.

Voilà. Voilà le travail. Un rêve tsigane plus vrai que nature. C´est sur, la vie tsigane, la vie des Roms en Slovaquie, celle des Kesaj, ce n´est pas que cela. Il a suffit d´ailleurs de regarder un peu autour de soi, pour voir la face, qui, ici n´est pas cachée, de cette vie tsigane qui est tout, sauf une vie d´opérette, loin, très loin des clichés éternels. Et malgré tout, c´est un rêve. Un rêve concret, plus que concret, un rêve réel, vrai, dans le quel les cauchemars de tous les jours sont chassés par la musique, par le chant, la danse. L´espoir sur scène. Non, ce n´est pas de l´opérette, ni du bisounours. C´est ce que vous avez vécu en Slovaquie, à Rakusy, à Igny et à Saint Denis en France. Et c´est ce que nous sommes très heureux d´avoir pu partager avec vous. Merci à vous. Bonne continuation et longue vie à Tamerantong!


Ivan Akimov, juin 2018

p.s.

le lendemain de votre passage à Rakusy, une gamine de l´osada, pas plus haute que deux pommes, elle devait avoir dans les six ans, m´a dit : Ujo Ivan, hier à Rakusy, c´était magnifique, tout le bidonville était heureux… 

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