LA FILEUSE AVEUGLE
Libre adaptation de l´oeuvre originale de Milan Húževka, le Conte de la Fée Kesaj
Une fois, il y a de cela bien longtemps, vivait une famille tsigane. Le père, la mère et la fille. Le fille s´appelait Daria. Daria était une joyeuse jeune fille, qui ne se souciait de rien. Le père et la mère lui disaient de temps en temps de prendre soin de ceci, de cela, parce qu´ils avaient peur pour elle.
Un jour, Daria a demandé que-est-ce qu´il lui arriverait si elle regardait dans la foudre. Le père l´a tout de suite prévenue. Il ne faut jamais regarder dans une foudre, car la lumière de la foudre est si forte, que son éclat peut rendre aveugle un homme. Ce qui ne devait pas arriver, est arrivé! Daria n´a pas obéi et elle n´a pas suivi les recommandations de son père. Elle a fixée des ses yeux l´éclair de la foudre... et... à l´instant-même, elle est devenue aveugle. Elle a perdu la vue. Qu´il y en a eu de pleurs, de regrets et de repentissements! Mais il n´y avait rien à faire, rien ne pouvait l´aider. Daria désespérait, désespéraient ses parents. Elle est devenue une fille enfermée dans son malheur, méchante, pleine de rancoeur, au coeur meurtri. Sa joie de vivre a disparue.
Le père, désespéré, ne sachant quoi faire, alla demander de l´aide:
„Kesaj, toi, la bonne fée tsigane, notre chère fée, dis-moi, que devons-nous faire, comment pouvons-nous l´aider?“
„Construis-lui un métiers à tisser et apprends lui à faire des lacets, tisser des fils et des rubans pour les cheveux. Il faut que votre fille apprenne à être utile. Il faut qu´elle apprenne à travailler. Le travail anoblit le coeur de l´homme, parce qu´il devient ainsi créatif et il en reçoit un contre-parti sous la forme d´une rémunération. Et la récompense le rend heureux et responsable envers les autres et envers soi-même.“
Alors le père, tout content, a suivi le sage conseil, il a construit un métier à tisser et en effet, il a bien appris à Daria comment tisser dessus. D´une fille aveugle, triste, toujours maussade, elle est devenue de nouveau toute heureuse, de nouveau une joyeuse jeune fille, qui savait si bien tisser, que tous ceux, du camp, et aussi des autres campements, venaient la voir, car la nouvelle à propos d´elle s´est répandue au loin. „Aveugle“ disaient-ils, „et elle arrive quand-même à tisser de si beaux fils avec des couleurs magnifiquement bien assorties.“ Certaines filles étaient jalouses d´elle, lorsqu´elle leur disait qu´elle n´a pas besoin de se soucier de voir des couleurs, car ses doigts connaissent par-coeur les couleurs et avant-tout son coeur les connaissait, car elle arrivait à en tisser des petits bouts dans les fils et dans les rubans qui naissaient sur son métiers. Et elle était heureuse, de bonne humeur et joyeuse, et de nouveau elle chantait en travaillant, comme avant, lorsqu´elle dansait sans souci dans les près avec ses amies. Mais maintenant elle travaillait, et elle chantait pour exprimer la joie de pouvoir travailler. Et elle recevait pour cela une récompense et elle pouvait ainsi aider ses parents.
Un jour est venue dans leur maison une femme. Elle a apporté une énorme pelote de laine et elle a dit:
„J´ai entendu parler de toi, chére Daria. Et j´ai vu les rubans que tu as fait pour les cheveux des jeunes filles, mais aussi les bandeaux, que tu as tissés pour les hommes qui travaillent aux champs. Beau, très beau travail. C'est pourquoi je suis venue, pour que tu me tisses, à moi-aussi, un ruban“.
„Bien, je tisserais, avec plaisir je le ferais pour vous.“ A répondu Daria. Mais vous avez trop de laine pour un seul ruban.“
„Je sais! Ce ruban doit être long. Très long. File toute la laine, tant qu´il y en aura. Dans sept jours je viendrais chercher le ruban“.
Après sept jours est venu un jeune homme chez Daria et lui a dit que c´est sa Maîtresse qui l´envoie. Il a pris le bandeau et a dit à Daria qu´il faut qu´elle vienne chercher elle-même sa récompense.
„Mais comment veux-tu que je vienne? Je ne vois rien. Je suis aveugle“ a répondu Daria.
„Celui qui fait de si belles choses, n´est pas aveugle“. A répondu le jeune homme. „Mais, si tu ne l´a pas encore comprise, voici le bout du ruban. Lorsque l´horloge sonnera les douze coups, commence à enfiler le ruban et il te conduira sans crainte jusqu´ à ma Maîtresse!“
Et Daria a ainsi fait. Elle a enfilé le fil qu´elle a elle-même tissé, et le fil la conduite sans crainte jusqu´ à un magnifique palais, et là, sur le trône était assise la Bonne Fée rom Kesaj.
„Soit la bienvenue, Daria. Alors, tu es venue. Je t´attendais. Je suis la fée Kesaj. J´ai beaucoup de trésors. Tu peux choisir ce que tu veux. De l´or, des bijoux, des cheveaux magnifiques, des carosses dorés. Tout ce que tu veux.
„Je n´ai besoin, ni de l´or, ni des bijoux, ni des cheveaux pas plus que des carosses. Je suis heureuse lorsque je rends les autres heureux, et ça me fait le plus grand plaisir. Ni l´or, ni les diamants, ni les chevaux et les carosses ne peuvent donner ce bonheur à mon coeur. Si tu le peux, aide-moi à retrouver la vue, pour que je puisse encore mieux aider tous ceux qui en ont besoin.
„Tu as remplie parfaitement ton devoir, Daria. D´une fille sans soucis, qui ne s´intéréssait à rien, tu es devenue une sage et belle femme pleine de noblesse, qui ressent et voit avec son coeur. Parce que tu as apprise à travailler, tu es devenue une femme responsable et courageuse, qui mérite de retrouver sa vue. Que ton désir soit exaucé. A partir de maintenant tu vas de nouveau voir aussi avec tes yeux, et non seulement avec ton coeur. Alors va, va ma chère Daria, et fais du bien encore plus, partout là, où il y a le besoin et où les gens ont besoin qu´on les aide.“
Daria, ayant retrouvée la vue, s´en est allée du palais. Et vraiment, elle a fait beaucoup de bien et elle a aidé partout où il avait le besoin et la misère, parce que son coeur était plein d´amour et du désir de donner.
Que ce beau conte, par le quel Vous parle la Fée Kesaj, devienne le motto de votre vie.
Créez, travaillez consciencieusement et filez le fil de votre vie, qui vous conduira de l´ignorance jusqu´ à la lumière de la connaissance
et à la découverte du sens de l´existence de l´homme sur cette Terre.
Anna Koptová
Fondation de la Bonne Fée Rom Kesaj
fondatrice du Lycée privée rom