Mimoň

5 máj 2019
 

De Prague à Mimoň, notre prochaine escale, il n´y a qu´une centaine de km, nous arrivons vers midi, juste le temps de se mettre à table. Nous sommes accueillis par Romana et son mari, un couple de travailleurs sociaux ayant en charge la jeunesse rom du coin. Mimoň est un petite ville du nord-ouest de la Tchéquie, comme beaucoup d´endroits semblables, elle a subie une forte migration des roms slovaques dans les années d´après-guerre, et se retrouve maintenant avec une population rom relativement nombreuse, urbaine, avec des problèmes de cohabitation semblables à ceux des banlieues françaises. Nos amis nous ont connus lors d´une de leurs sorties slovaques, et ce n´était qu´une question de temps que l´occasion se présente pour que l´on puisse passer chez eux. Voilà qui est fait, et nous pouvons découvrir leur structure et les jeunes dont ils s´occupent. Ils ont aussi fondé un groupe de danses, très sympathique et dynamique, ils feront la première partie de notre programme ce soir. Les roms tchèques, dans la très grande majorité tous originaire de Slovaquie, sont, ou plutôt ont été relativement bien intégrés dans la société tchèque. L´intégration ne posait aucun problème sous le régime précédant, tout le monde avait du travail, c´est pour ça qu´on les a fait venir de Slovaquie, et ça roulait tout seul. Tout cela a changé après les changements politiques. Plus de travail, que des problèmes… bref, on se retrouve avec un modèle de cohabitation à la banlieue francaise, et bonjour les dégâts, les travailleurs sociaux ont de quoi faire. Quand nous pouvons, nous cherchons à initier des rencontres avec ces populations. Par définition, ils sont beaucoup plus acculturés que les nôtres, pour la plupart ils ne parlent plus la langue rom, n´ont pas les codes culturels ni sociaux de leurs ailleuls. Une rencontre avec notre groupe palie naturellement à tout cela, et de plus, avec la discipline de travail qui est caractéristique pour notre collectif, on fait passer un message pédagogique et social tout ce qu´il a de plus concret et porteur. Et tout ca dans la joie, et la bonne humeur, alors pourquoi s´en priver. La rencontre se passe très bien. D´abord en spectacle, dans la salle des fêtes locale, pleine à craquer, c´est à croire que tous les Roms de la région sont là. Il va sans dire que le succès est phénoménal, d´autant plus que la fête continue spontanément encore après notre production, les spectateurs, jeunes et vieux, continuent à danser et chanter avec nous jusqu´à la fermeture des portes. La discothèque se poursuit ensuite dans un mode plus réduit, juste avec les membres du groupe local, au centre social, cela permet de faire mieux connaissance, au bout de quelques minutes ils seraient tous prêts à partir avec nous le lendemain… Bien, mission remplie, cela fait du bien de retrouver un peu de sérénité après les déboires de notre départ causés par Zdenko. Vraiment, quel imbécile, ses fils auraient été tellement bien ici… Le soir nous avons la chance de bénéficier pour encore une nuit de la générosité de Pavel, et nous dormons cette fois dans un endroit paradisiaque, un immense chalet appartenant au club de golf du coin, le nec plus ultra en terme d´habitat pour nous. Le matin un petit déjeuner titanesque courronne cette étape hors du commun et nous poursuivons en direction de Paris.